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la division laissée en avant de Haguenau.

Il suivit encore le mouvement de l’armée qui continuait à rétrograder, imposa à l’ennemi par sa bonne contenance, et occupa Brumpt pendant la nuit. Assailli le lendemain par les Autrichiens, il les repoussa avec vigueur, leur tua un grand nombre de combattants, et empêcha que la place de Strasbourg, qui manquait de vivres et de munitions,. ne fût investie.

Dans les derniers jours de frimaire an II, on confia au général Michaud’le commandement de la division stationnée entre Bitche et celle du général Desaix. Malgré la disproportion de ses forces, il tint constamment tête à l’ennemi, qui ne put jamais le débusquer de la position qu’il avait prise à Finthneim, le poursuivit quelques jours après dans sa retraite sur Haguenau, lui fit des prisonniers, et s’empara de la presque totalité de ses bagages.

Le 6 nivôse il contribua aussi au gain de la bataille de Wissembourg, arriva le premier à Landau avec sa division, puis se porta sur le fort Vaûban, pour contenir les Autrichiens qui pouvaient déboucher par là, et pénétrer dans le cœur de l’Alsace.

Porté au commandement de l’armée du Rhin, le 19nivôse, le général Mi-chaud, craignant que ce commandement ne fût au-dessus de ses forces, parut d’abord hésiter avant de l’accepter ; mais le désir de servir utilement son pays l’emporta sur sa modestie et fit taire ses scrupules.

Le gouvernement n’eut qu’à s’applaudir de son choix. Avec une armée de 18,000 hommes, Michaud défendit le Palatinat, pendant tout l’hiver, contre les Autrichiens et les Prussiens, réunis au nombre de 95,000 combattants, et les força d’évacuer le fort Vauban, seul point d’appui qu’ils eussent encore dans cette contrée.

Les succès d’Oggersheim, de Kurweil-ler, de Lambsheim, deFranckenthal préparèrent la victoire de Schifferstadt, où l’ennemi fut culbuté et mis en déroute sur toute la ligne, depuis les Vosges jusqu’au Rhin, malgré son immense supériorité.

Cependant, le & prairial, les forces combinées des Autrichiens, secondées par une artillerie formidable, se portèrent sur l’aile gauche des Français pour donner le change sur leur véritable attaque. Après avoir employé inutilement toutes les ressources de la tactique, ils se décidèrent à marcher sur la division de droite, aux ordres de Desaix, qui leur opposa la résistance la plus vigoureuse. Vainement elle fut chargée avec impétuosité à plusieurs reprises, les colonnes ennemies, constamment repoussées, jonchèrent de leurs morts le champ de bataille et laissèrent en notre pouvoir un grand nombre de prisonniers.

Le général Michaud décida le succès de cette journée, autant par la sagesse de ses dispositions que par l’habileté de ses manœuvres.Malheureusement, quelques revers éprouvés, dans le même temps, par la droite de l’armée de la Moselle, vinrent compromettre la position de Michaud. Kaiserslautern, Hoch-spiré, Franckenstein, Weldonthal, avaient été emportés ; le général Au-bert, qui commandait à Kaiserslautern, prévint le général en chef qu’il se retirait sur Pirraaseny, derrière la Sarre ; ce mouvement obligea alors l’armée du Rhin à se replier derrière les lignes de la Guerch.

Dans sa nouvelle position, cette armée soutint glorieusement sa réputation dans les différents combats qu’elle eut à livrer à Freibach, à Hombach, à Hoch-stadt. Grâce à la combinaison des mou-