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et 1807 en Prusse, en Pologne et dans la Poméranie suédoise, ainsi qu’à celles d’Espagne depuis 1808 jusqu’en 1812.

Grivel était attaché, en 1808, en qualité de capitaine, nu bataillon des marins de la garde de la division Dupont ; il fut fait prisonnier de guerre à Baylen, et conduit aux environs de la baie de Cadix, à bord d’un ponton, dont il parvint à. s’évader avec une rare audace. Après avoir longtemps surveillé les allures et les habitudes du navire l’Argonaute, chargé d’approvisionner d’eau les divers pontons, il réussit à enlever ce navire à son équipage au mois de février 1810, y embarqua à la hâte tous ses compagnons de captivité, et vint prendre vent au nord du fort Sainte-Catherine, après avoir été vainement poursuivi par une foule d’embarcations qui les mitraillèrent pendant plus de deux lieues.

Cet acte de courage le ramena à la tête de sa compagnie des marins de la garde ; et ayant reçu l’ordre de croiser devant la baie de Cadix pendant le siège de cette ville, il s’empara de plusieurs bâtiments, et fut chargé, au combat de Sainte-Marie, du commandement deTa-vant-garde de la flottille aux ordres du capitaine Saizieu.

L’Empereur le fit officier de la Légion-d’Honneur le 27 avril 1811, pour sa belle conduite en Espagne, et en 1813 pendant la campagne de Saxe, il était-promu au rang de capitaine de frégate, et nommé chevalier de la Couronne de Fer après avoir été blessé à Dresde, au passage de l’Elbe. L’année suivante, Grivel gagnait son grade de capitaine de vaisseau dans la mémorable campagne de France, et contribuait par son intrépide dévouement au salut de notre cavalerie au combat d’Ar-cis-sur-Aube.

Nommé chevalier de Saint-Louis le 18 août 181-4, et compris, en 1817, dans

la nouvelle organisation de la marine, il commandait, en 1818, la station française dans le Levant, et en 1823, à bord de YAstrêe. nos forces navales sur les côtes du Brésil. 11 occupa longtemps ces parages, et y fut nommé contre-amiral et commandeur de la Légion-d’Honneur le 2 mai 1825. Nos capitaines au long cours se souviendront longtemps de la protection efficace et éclairée qu’ils étaient certains de trouver toujours auprès de l’amiral Grivel, et la ville de ’Rio-Janeiro n’a pas oublié non plus les secours empressés de l’amiral lors de l’incendie du théâtre Saint-Jean, ni son honorable médiation dans la révolle du régiment allemand à la solde du Brésil, ni la noble fermeté avec laquelle il somma les navires anglais, mouillés dans la rade de Rio-Janeiro, de saluer, en 1830, le drapeau tricolore, ni enfin l’énergie qu’il déploya au mois d’avril 1831, à l’époque de l’abdication de don Pedro.

L’amiral Grivel avait été élevé, le i" mars 1831, à la dignité de grand officier de la Légion-d’Honneur.

Il revint en France en 1832, fui nommé préfet maritime à Rochefort le 11 octobre -de la même année, et vice-amiral le 19 mai 1834. Préfet maritime à Brest le 22 novembre suivant, il a été créé pair de France le 6 avril 1845.

GROBON (PIERRE-ANDRE, baron)

naquit le 6 janvier 1767 à Saint-Méen (Ille-et-Vilaine). Soldat dans le régiment d’infanterie de Penthièvre, le 26 mars 1784, il passa dans les grenadiers le 5 juin 1785, et obtint son congé le 25 novembre 1790.

Nommé capitaine de la garde nationale de son canton le 24 décembre, et major le 1" janvier 1791, il entra, comme volontaire, dans le 3e bataillon d’Ule-et-Vilaine le 10 août 1792, et y fut élu capitaine