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Le général Menou était très-instruit, bon administrateur, intègre. Il s’était fait musulman, ce qui était assez ridir cule,,mais fort agréable au pays ; on était en doute sur ses talents militaires ; on savait qu’il était extrêmement brave, il s’était bien comporté dans la Vendée et à l’assaut d’Alexandrie, D

(Mémorial de Sainte-Hélène).

« Après la mort de Kléber, l’Égypte ne fut plus qu’un champ d’intrigues ; la force, et le courage des Français restèrent les mêmes ; mais l’emploi ou la direction qu’en’fit le général ne ressemblèrent plus à rien. Menou était tout à fait incapable ; les Anglais vinrent l’attaquer avec 20,000 hommes ; il avait des forces beaucoup plus nombreuses et le moral des deux armées ne pouvait pas se comparer. Par un aveuglement inconcevable, Menou se hâta de disperser toutes les troupes, dès qu’il-apprit que les Anglais paraissaient ; ceux-ci se présentèrent en masse et ne furent attaqués qu’en détail. » (Mémorial).

« L’Égypte fût resté à jamais une province française, s’il y eût eu pour la défendre tout autre que Menou.

« Menou était un homme courageux, mais il n’était pas soldat, s (O’MEARA).

Le nom du général Menou est inscrit sur l’arc de l’Étoile, côté Sud.

MERLE (PIERRE-HUGUES-VICTOIRE, baron)

né à Montreuil-sur-Mer (Pas-de-Calais) le 26 août 1766, s’enrôla dans le ’ 53’ régiment d’infanterie, ci-devant de Foix, le 4 mai 1781, et obtint son congé le 4 septembre 1782.

Entré comme grenadier au 80e régiment d’infanterie (Angoumois) le 14 décembre 1784, il devint caporal de fusiliers le 1" avril 1789, fourrier de grenadiers le 26, sergent-major le 18 avril 1791, sous-lieutenant le 19 juin 1792 et enfin lieutenant le 24 octobre suivant.

Merle était alors à l’armée des Pyrénées-Occidentales sous les ordres du général Moncey ; sa bonne conduite, autant que sa bravoure, lui valurent, le 1" mai 1793, le grade de capitaine d’une compagnie d’artilleurs, formée par arrêté du représentant dû peuple Garau. Commandant du fort Socoa, le 1" septembre, il fut nommé chef de bataillon d’artillerie que les représentants du peuple, en mission à l’armée des Pyrénées-Occidentales, formèrent le 1" germinal an II.

Élevé au grade de général de brigade le 25 du même mois, Merle se distingua, le 22 thermidor, à Tolosa. La ville était défendue par 8,000 Espagnols. A la tête de deux escadrons de hussards du 12e, il exécuta une charge, dans Tolosa même, sur un régiment de cavalerie ennemie, le mit en déroute, lui tua un grand nombre d’hommes, lui fit 100 prisonniers, enleva 2 mortiers, et Tolosa tomba en son pouvoir avec des magasins considérables de subsistances ; le général Moncey, dans plusieurs rapports qu’il adressa au gouvernement fit souvent l’éloge du général Merle.

Pourvu d’un commandement dans l’Ouest le 23 fructidor an III, ce général passa à l’armée des côtes de l’Océan le 11 nivôse an IV, à celle des Alpes le 23 messidor suivant, puis fut employé dans la 8e division militaire le 22 vendémiaire an V.

Le Directoire, sur des rapports calomnieux, le fit arrêter et traduire par-devant un conseil de guerre le 22 fructidor de la même année. Son innocence ayant été reconnue à l’unanimité des voix,’il reçut l’ordre du premier Consul d’aller prendre un commandement dans la 17e division militaire le 19 nivôse an VIII, se rendit ensuite dans la 14e, fit partie de l’armée de réserve le 2 prairial, commanda une subdivision dans la 27e division militaire en l’an IX, devint