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avec armes et bagages. Augereau rejeta cette offre avec dédain et lui donna dix minutes pour se rendre à discrétion, a Dix minutes, répondit ce brave Milanais, il ne m’en faudra pas tant pour passer par là, » et il montra la brigade Victor déployée devant lui. On crut d’a-nordque c’était une bravade ; mais Rocca-vina, déterminé à succomber avec gloire, sort de sa redoute, tombe en furieux sur Iesll7" et 118e demi-brigades, les culbute, et malgré le feu du reste de la brigade, parvient à effectuer sa retraite, au grand étonnement des républicains que sa généreuse résolution pénètre d’admiration. Cependant, les Austro-Sardes, honteux de leur défaite, s’étaient ralliés sur le mont Carmelo pour arracher la victoire à un ennemi qu’ils croyaient épuisé par dix heures de combat. Scherer, devinant leur projet, s’avance contre eux avec sa droite, mais incertain de ce qui s’était passé au centre avec Masséna, craint de tout compromettre ; il hésite. Heureusement, un message de Masséna vient le rassurer ; il continue son mouvement ; mais tout à coup, un brouillard humide, infect, accompagné de tourbillons de neige et de grêle cache la lumière du jour et met fin à la poursuite. Des rangs entiers furent renversés par les rafales de la tourmente, et l’on compta sur le champ de bataille des morts et des blessés que n’avait pas frappés la main des hommes. Les Autrichiens profitèrent des ténèbres pour fuir, abandonnant tentes, artillerie et caissons. Augereau les poursuivit avec ses troupes légères ; Masséna, qui a marché malgré la tourmente, a fait occuper par Joubert les défilés de Saint-Jacques ; il ne reste aux Autrichiens que les sentiers des montagnes et la vallée de la Bormida. C’est alors le tour du gé-néraLSerrurier qui, pendant les journées du 23 et du 24, s’était borné à contenir l’aile droite austro-sarde. Il exécute dès

lors sur l’armée piémontaise une attaque impétueuse, la bat complètement, lui enlève toute son artillerie et la contraint de se réunir dans le camp retranché de.Ceva’aux débris d’Argenteau.

Telle fut cette bataille célèbre, dont le succès tout entier fut dû aux dispositions et à l’audace de Masséna. La victoire de Loano livra aux Français d’immenses approvisionnements et leur ouvrit les portes de la Péninsule italique.

Après les journées des 18 et 19 fruc- » tidor an V, Masséna fut un des candidats portés sur les listes pour remplacer. Car-not et Barthélémy au Directoire.

Général en chef de l’armée dltalie en février 1798 et de l’armée d’Helvétie en.4799, Masséna, par son immortelle victoire de Zurich, arrêta les flots de la deuxième coalition prête à déborder sur la France.

Défenseur de Gênes.en 1800, général en chef de l’armée d’Italie après la bataille de Marengo, député au Corps législatif en 1803, il y fit de l’opposition et ne vota point pour le consulat à vie ; maréchal de France en 1804, grand aigle de la Légion-d’Honneur en 1805 et appelé de • nouveau au commandement en chef de l’armée d’Italie, conquérant du royaume de Nàples et pacificateur des Calabres ; commandant de l’aile droite de la grande armée en 1807, nommé pour ses éclatants services duc de Rivoli avec une dotation considérable, il fut privé d’un œil par un coup de fusil que’ lui tira par mégarde Berthier ’ dans une chasse près’ de Paris ; pendant la campagne de 1809. contre l’Autriche, il sauva l’armée aEssling et reçut le titre de prince d’Essling ; il contribua encore puissamment au gain de la bataille de Wagrâm, où, blessé, il parcourut les rangs traîné dans une calèche.

Envoyé en Portugal en 1810 pour en chasser les Anglais, il échoua comme