Page:Mullié - Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, II.djvu/257

Cette page n’a pas encore été corrigée

La chose eût-elle en tout réussi, elle serait tombée d’elle-même quelques heures après ; et les conspirateurs victorieux n’eussent eu d’autre embarras que. de trouver à se cacher au sein du succès. » ( Napoléon à Sainte-Hélène. )

MANDEVILLE (EUGENE-AUGUSTE-DAVID, de)

né à Avesnes, le 11 juin 1780, fut appelé sous les drapeaux, à 17 ans, par la réquisition.

Quoiqu’il eût fait de bonnes études à l’ancien collège militaire de Tyron, il ’ n’était que simple haut-le-pied dans les charrois de l’armée d’Italie, lorsque le général Grouchy, chargé de l’organisation militaire de l’armée piémontaise, lui conféra le grade de sous-lieutenant à l’état-major.

Plus tard, aide-de-camp des généraux Bellavène et Clarke, il fit avec distinction les campagnes de Prusse et de Pologne, et se fit remarquer principalement le 5 juin 1807, au combat de Gutt-stadt. Dans cette affaire, le 59e de ligne, dont il commandait alors une compagnie, dut à la fermeté de son chef la conservation d’un grand nombre d’hommes dispersés par une fausse marche, et qu’il réunit dans un poste où il se défendit tout le jour, quoique atteint d’un coup de feu ’à l’épaule.

Créé légionnaire à cette occasion, M. de Mandeville servit en Espagne en 1808 et 1809, et fut nommé dans le cours de la campagne de 1813, colonel du 149e de ligne.

Officier de la Légion-d’Honneur et général de brigade au 5e corps, après les revers de Leipzig, il tomba au pouvoir de l’ennemi et ne rentra en France qu’en septembre 1814.

Pendant les Cent-Jours, Napoléon lui confia le commandement des gardes nationales de l’arrondissement de Saverne, avec lesquelles il coopéra à la défense du cours du Rhin. Envoyé sous la Restauration dans le département des Vosges, le général de Mandeville y resta employé jusqu’en 1829.

Admis à la retraite en 1831, il s’était retiré à Saverne où il a terminé sa carrière le 28 janvier 1850.

MANHÉS (CHARLES-ANTOINE, comte)

né le 4 novembre 1777, d’un procureur au présidial d’Aurillac (Cantal). Il fit un commencement d’études au collège de cette ville. Envoyé à l’École du Mans avant l’âge de quinze ans, sa première arme fut l’artillerie. Nommé sous-lieutenant en avril 1795, au 3e bataillon du Cantal, devenu 26e de ligne, il fit les campagnes de l’an III et de l’an IV à l’armée de Rhin-et-Moselle, sousPichegruet Hatri, et celle des ans V, VI et VII, sous Kellermann, Scherer, Bonaparte et Jou-bert. Il assista au siège de Luxembourg et se conduisit bravement à la bataille de Novi, où il fut grièvement blessé.

Nommé lieutenant le ’24 décembre 1799, il fit en Italie les campagnes de l’an VIII et de l’an IX, sous Champion-net, Moreau, Masséna et Berthier.

Le 2 janvier 1802 (an X), le général Milhaud, son oncle, le prit comme aide-de-camp ; il le suivit pendant les campagnes de 1802 à 1806. Il se trouva à la bataille d’Austerlhz, et y eut un cheval tué sous lui. Napoléon l’avait décoré en janvier 1805.

Nommé capitaine en juin 1806 et chef d’escadron en avril 1807, il devint aide-de-camp du grand duc de Berg (Murât) et le suivit en Espagne en 1808. M. Man-hès fut chargé de conduire le prince de la Paix en France, à travers mille périls, mais sous bonne escorte. Lorsque Murât fut désigné par Napoléon pour occuper le trône de Naples, M. Manhès le suivit dans son royaume et ne tarda pas à en recevoir des marques d’une faveur peu commune. Chevalier de l’ordre des Deux-Siciles, il fut nommé colonel et maintenu