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donnés à la France ! Puisse la voix d’un sujet fidèle, parvenir jusqu’à lui du fond de ces contrées lointaines, pour lui transmettre les vœux des militaires et des marins employés dans la division des forces navales à mes ordres, et lui porter l’expression particulière de ma reconnaissance, de mon respect et de mon amour. LINOIS. »

Lorsqu’il revit la France en avril 1814, le hasard des batailles avait reporté Louis XVIII sur le trône et relégué à l’île d’Elbe le grand Empereur. Le 13 juin, Linois était nommé gouverneur de la Guadeloupe, et chevalier de Saint-Louis le 5 juillet suivant. Dès le 29 avril, la nouvelle du retour de Napoléon à Paris était parvenue dans les îles du Vent. Cependant les lettres de l’amiral, des 2 et 22 mai, et même du 2 juin, au comte de la Châtre, alors ambassadeur à Londres, contenaient des protestations de fidélité et de dévouement au roi.

Les 17 et 18, la garnison se souleva et le gouverneur fut arrêté. Le lendemain 19, il fit une proclamation et ressaisit les rênes de l’administration, mais au nom de l’Empereur. Les nouvelles de Waterloo ne tardèrent pas à arriver, et avec elles les attaques des forces anglaises Le 10 août, la capitulation fut signée, et le lendemain, les troupes françaises furent embarquées pour être conduites en France et remises à la disposition du duc de Wellington. Le 4 octobre, Linois écrit de la rade de Plymouth au vicomte Dubouchage, ministre de la marine ; il lui donne tous les détails de ce qui s’est passé à la Guadeloupe, il explique qu’il n’a jamais cessé, malgré les apparences, d’être sujet fidèle et soumis du roi, et il termine en demandant que sa conduite soit soumise à l’examen d’un conseil de guerre. Il fut en effet renvoyé devant le conseil permanent de la lre division militaire, par ordonnance du 26 décembre 1815, et le 11 mars suivant, déclaré non coupable à l’unanimité.

Une décision royale le mit à la retraite le 18 avril 1816 ; et le 13 mai suivant la cour royale enregistra, en audience solennelle, les lettres patentes qui lui ont conféré le titre de comte. En 182S, à l’occasion du sacre de Charles X, il fut nommé vice-amiral honoraire. Louis-Philippe le fit grand officier de la Légion-d’Honneur le 1er mars 1831, et plus tard,, il ordonna que son nom serait gravé sur la partie Ouest de l’arc de triomphe de l’Étoile.

LION (JEAN-DIEUDONNE, comte)

naquit le 28 octobre 1771 à Morialmé (Pays-Bas). Soldat au régiment Royal-Liégeois le 10 septembre 1789, il fut fait fourrier le 1er janvier 1791, et sergent le 1" avril 1792. M.aréçhal-des-logis dans le 20e régiment de chasseurs à cheval le 10 octobre 1792, il fit toutes les campagnes depuis cette époque jusqu’en l’an IX aux armées des Ardennes, de Sambre-et-Meuse, de Rhin-et-Moselle, de Mayence. du Danube et du Rhin., Nommé sous-lieutenant le 1er pluviôse an H, il devint lieutenant le 28 ventôse an IV. Le 7 fructidor de cette dernière année, à l’affaire de Friedberg, à la tête de la 8e compagnie qu’il commandait en ce moment, il chargea l’ennemi avec tant d’impétuosité et d’à-propos qu’il le débusqua de sa position, lui prit deux pièces de canon et fit mettre bas les armes à un bataillon d’infanterie qui fut fait prisonnier, ainsi que 20 hussards autrichiens. Le 25 frimaire an V, à l’affaire de Mainbourg, avec la même compagnie ; et après avoir essuyé le feu de l’ennemi, il s’empara des hauteurs qui dominent la ville, obligea un bataillon à déposer les armes, l’emmena prisonnier, prit un drapeau et deux pièces de canon. Le 19 messidor an VII, à,la reprise d’Of-fembourg, il commandait la i"

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