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Aide-de-camp du colonel de Poyanne, il fit en cette qualité les dernières campagnes de la guerre de Sept-Ans, et, après la paix de 1763, ii fut réformé et entra dans l’artillerie, où il devint lieutenant dans le courant de la même année.

Le duc de Choiseul, alors ministre de la guerre, rendit justice à son mérite, en le chargeant dé composer un traité sur la Théorie et la pratique de la trigonométrie et sur celle du nivellement, imprimé en 1768.

Il avait été fait capitaine le 24 mars 1767. Un avancement aussi rapide lui fit des envieux, et il eut à soutenir plusieurs duels dans lesquels il se montra brave et généreux. Attaché à la place de Strasbourg, il eut bientôt l’inspection des manufactures de Saint-Etienne et de Maubeuge.

Major le 25 mai 1788, il fut chargé par le ministre de la guerre d’établir un dépôt central d’artillerie à la Charente-sur-Loire, projet que la Révolution fit avorter.

Nommé lieutenant-colonel en 1791. il commanda en second l’artillerie à l’armée du Rhin. Envoyé à l’armée des Pyrénées-Occidentales, avec le grade de colonel du 2e régiment d’artillerie, il se distingua à la Croix-des-Bouquets, et reçut en récompense le grade de général de brigade que lui conférèrent les représentants du peuple à cette armée.

Suspendu de ses fonctions par le Comité dé salut public, puis rappelé à l’armée qu’il venait de quitter, il servit sous le général Muller, et reçut l’ordre de bombarder Fontarabie : il prit Bera, passa la Bidassoa sous le feu de l’ennemi, sauva le parc d’Irun, et le 14 thermidor an II, Fontarabie était à nous.

Elevé au grade de général de division par les représentants, le ministre, non-seulement ne le reconnut pas dans ce grade, mais encore il le laissa sans emploi.

Envoyé, quelque temps après, par le Directoire ; , en Italie, il arriva à Milan au moment où le général en chef Bonaparte venait de décider le siège de cette ville ; et les moyens d’attaque j en les comparant aux ressources de la défense, étant de très-mince importance, la reddition de la citadelle, après onze jours de tranchée ouverte, fait le plus grand honneur an général Lespinasse. H concourut aux victoires de Casliglione, de Seravole, de Roveredo, aux deux attaques de Saint-Georges, au blocus de Mantoue, à Arcole, où il se couvrit de gloire (expressions du bulletin), lorsque Berthier marchait sur Rome pour venger Dupbot, Lespinasse commandait l’artillerie ; enfin, à la suite de la bataille de Rivoli, le général Bonaparte demanda et obtint pour lui le grade de général de division.

Rentré en France, on lui confia le commandement en chef de l’artillerie de l’armée d’Angleterre, et il concourut avec le général Hédouville aux négociations de la paix avec Ses insurgés de la Bretagne.

Le premier Consul le fit entrer au Sénat, et quelques mois plus tard, en l’an VHf, Lespinasse publia un Essai sur l’organisation de l’arme de l’artillerie, dont il avait conçu l’idée à l’armée du Rhin, et qu’il avait appliquée à l’armée des Pyrénées-Occidentales ; mais il n’avait mis la dernière main à son travail qu’à.l’armée d’Italie, lorsqu’il eut combiné sa pensée avec les principes du général en chef,principes qu’il avait adoptés d’une manière absolue : « Organisons, disait-il, l’arme de l’artillerie, non comme elle devrait être organisée pour vaincre, mais comme elle avait.vaincu, dirigée par ce grand capitaine. »

Nommé membre et grand officier de