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Placé le 15 août 1839 dans la section de réserve du cadre de l'état-major général, il est mort à Cracouville le 25 septembre suivant.

Son nom est inscrit sur la partie Ouest de l'arc de triomphe de l'Étoile.

LEPIC (Louis, comte)

né à Montpellier le 20 septembre 1765, entra au service en 1781 comme simple dragon, dans le régiment de Lescure, devenu 2e de chasseurs à cheval. Il servit pendant trois ans à l’armée de l’Ouest (Vendée) en qualité de lieutenant-colonel et s’y fit remarquer par sa bravoure et par son humanité envers les Vendéens. Envoyé à l’armée d’Italie en 1796, il y fit plusieurs campagnes avec distinction, se signala particulièrement à la bataille de Vérone et fut nommé colonel après Ma-rengo. Peu après il entra avec le grade de major dans les grenadiers à cheval de la garde consulaire et fit avec ce corps les campagnes de la grande armée. Colonel-major en 1805, il se signala à Au-sterlitz. A la bataille d’Eylau, chargé de contenir les masses d’infanterie russe qui s’avançaient vers le cimetière, et d’enlever une batterie ennemie qui semait le ravage et la mort dans nos rangs, il tomba sur cette infanterie et en fit un carnage épouvantable ; se portant en même temps sur la batterie russe, il sabre tout ce qui s’y trouve et s’empare des pièces. Cependant la neige qui tombait avec abondance ne permettait plus de reconnaître la direction qu’il fallait suivre ; après avoir exécuté quelques mouvements il se trouva enveloppé par l’armée russe. Sommé de se "rendre, il répondit au parlementaire en montrant ses grenadiers : « Regardez ces figures, et dites-moi si elles ont l’air de vouloir se rendre. » Néanmoins, Lepic, connais-gant tout le danger de sa position, s’adresse en ces termes à ses grenadiers : « Amis, il faut vaincre ou mourir aujourd’hui, nous avons trois lignes d’infanterie à renverser. Beaucoup d’entre nous y resteront sans doute ; mais dût-il n’en retourner qu’un seul pour porter la nouvelle, l’honneur dti corps et celui de notre étendard seront sauvés. » A ces mots, les intrépides grenadiers s’écrièrent : « La charge ! la charge ! et nous passerons ! » Lepic se forma alors en colonne serrée par pelotons, ordonna’ la charge et culbuta successivement les trois lignes russes, sans autre perte que celle de six hommes dont un officier ; lui-même reçut dans la mêlée deux coups de baïonnette et un coup de crosse sur les genoux qui l’empêchèrent pendant quelque temps de monter à cheval sans aide. Le corps qu’il venait de traverser se trouvait alors aux prises avec les Français ; ceux-ci voyant arriver sur eux une cavalerie qui débouchait du centre des colonnes russes, la crurent ennemie, l’accueillirent à coups de fusil et tuèrent deux grenadiers et quelques chevaux. Cependant Lepic parvint à se faire reconnaître et le feu cessa. L’Empereur qui, depuis plusieurs heures, ne savait ce qu’étaient devenus les grenadiers de la garde, témoigna toute sa satisfaction, et nomma l’intrépide colonel général de brigade, en conservant ses fonctions de major, et y ajouta une dotation de 30,000 francs. Ce général.se couvrit de nouveau de gloire à Wagram, passa en Espagne en •1810, et y remplit avec distinction les fonctions de capitaine général sous les ordre de Murât et de Joseph.

En 1812 il fit la campagne de Russie dans la Garde impériale, et obtint le 9 février 1813 le grade de général de division.

Le général Lepic fit encore les campagnes de Saxe et de France, en 1813 et en 1814, à la tête du 2e régiment des Gardes d’honneur.

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