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l’inondation qui couvrait le terrain à plus d’un quart de lieue. Un grand nombre d’Anglais qui les défendaient furent pris ou tués, et toute leur artillerie tomba au pouvoir des Français. Le même jour, en entrant dans la ville, il reçut un nouveau coup de feu au travers du corps. . .Lors de l’affaire de Neuwied, il fit toute. la garnison prisonnière et s’empara de l’artillerie qui défendait cette position.

Nommé capitaine le 8 vendémiaire an II, il prit part aux opérations de l’armée de Sambre-et-Meuse pendant les ans II, III, IV et V, et reçut quatre coups de sabre dont trois sur la tête et un sur le bras gauche pendant le blocus de Charleroi. Le 19 fructidor an III, au passage du Rhin, il fut atteint d’un coup de feu au genou gauche. Le 14 messidor an IV, au nouveau passage de ce fleuve, à Neuwied, il entra le premier dans les redoutes ennemies, et fut nommé chef de bataillon sur le champ de bataille, par le général en chef Hoche. Cette nomination fut confirmée par arrêté du Directoire exécutif du 5 messidor an V.

Passé à l’armée d’Helvétie, il y fit la campagne des ans VI et VII. Le 8 thermidor de cette dernière année, étant à Da-vol, dans les gorges de Lanquarte (pays des Grisons), il soutint pendant onze heures, avec 5 compagnies seulement, les efforts réitérés de 4 régiments autrichiens et de 6 compagnies du prince.d’Orange. Il parvint, non-seulement à les arrêter, mais encore à les forcer de se retirer après avoir essuyé’ des pertes considérables, et en laissant entre ses mains cent cinquante prisonniers. Le général en chef Masséna, témoin de la brillante conduite du commandant Grain-dorge, le nomma chef de brigade sur le champ de bataille. Employé à l’armée du Rhin en l’an VIII et en L’an IX, il commandait l’avant-garde de cette armée, le 3 vendémiaire an VIII, au passage de la Limoth, où il enleva plusieurs bouches à feu et cinq drapeaux aux Russes.

Nommé une seconde fois chef de brigade à la suite de cette journée, il fut placé en cette qualité, le 16 brumaire suivant, à la tête de la 36e, devenue 36e régiment de ligne ; il fut confirmé dans son grade par arrêté du premier Consul du 29 vendémiaire an IX. 11 tint garnison à Aix-la-Chapelle pendant les ans X et XI, et fut employé au camp de Saint-Omer pendant les ans XII et XIII.

Membre de la Légion-d’Honneur le 19 frimaire an XII, et officier de l’Ordre le 25 prairial suivant, il fut nommé général de brigade le 12 pluviôse an XIII, et employé dans la i" division le 11 ventôse, puis à la réserve d’infanterie, à Lille, le 29 floréal de la même année.

Commandant une brigade de la 2e division du 5e corps de la grande armée, pendant les campagnes de l’an XIV, en Autriche, et de 1806 etr1807 en Prusse et en Pologne, il combattit à Diernstein le 20 brumaire an XIV, à Sansfeld le 10 octobre 1806, à Iéna, où il fut blessé, le 14 du même mois, à Pultusk le 26 décembre suivant, à Ostrowno et à Stanis-lasvowa les 3 et 15 février 1807. Le 16 du même mois, à Ostroleuka, Savary, général en chef du S’ corps de la grande armée, ordonna au général Graindorge, commandant les avant-postes de ce corps, ’ d’attaquer la division russe qui avait pris position à Rossaga. Le général Graindorge commença l’attaque avec le 1er bataillon du 21° léger, qu’il fit soutenir par le 2e bataillon et par le 100* régiment de. ligne. Rien ne résista à l’impétuosité de ces braves troupes et de leur intrépide chef ; partout elles culbutèrent l’ennemi, le poursuivirent pendant deux lieues, lui tuèrent et blessèrent près de 2,000 hommes, firent des prisonniers, et prirent 3 pièces de canon et un drapeau. Toute cette brigade se couvrit de gloire.