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laissant au pouvoir du vainqueur plusieurs prisonniers et une centaine d’hommes hors de combat. Les généraux Co-laud, Legrand, Sainte-Suzanne, Lacoste et Levasseur, témoins de cette brillante affaire, demandèrent au premier Consul un sabre d’honneur en faveur du chef de brigade Lataye. Il remplit les fonctions de chef de brigade pendant le restant de la campagne, et le 12 frimaire an IX, à Hohenlinden, où il commandait la brigade de réserve, il fit des prodiges de valeur.

De l’anX à l’an XIII, il tint garnison dans la 5e.division militaire, fut créé membre de la Légion-d’Honneur le 19 frimaire an XII, officier le 25 prairial suivant, et électeur du collège départemental du Bas-Rhin.

Lors de la déclaration de guerre avec l’Autriche, il fit partie de la 2e division de grosse cavalerie de la réserve de la grande armée, et combattit avec elle en Autriche et en Prusse pendant les campagnes de l’an XIV et de 1806.

Le 9 brumaire an XIV, en avant de Braunau, en Moravie, il reçut l’ordre de soutenir les grenadiers à cheval de la Garde impériale auxquels était opposée une masse formidable de cavalerie russe. Le colonel Lataye, à la tête du brave 10e de cuirassiers, s’élance aussitôt’ sur l’ennemi, le disperse et le contraint à prendre précipitamment la fuite.

Le 11 frimaire suivant, à Austerlitz, son intrépidité fut remarquée par l’Em-peur, qui le nomma commandeur de la Légion-d’Honneur le 4 nivôse de la même année. Après la campagne de Prusse, les infirmités qu’il avait contractées dans un service non interrompu de plus de 33 années effectives, l’obligèrent à solliciter un repos devenu nécessaire. Un décret du 4 octobre 1806 lui accorda la solde de retraite comme général de brigade, et un autre lui conféra eu 1810 le titre de

baron, avec une dotation de 4,000 francs de rente sur les domaines de West-phalie.

Le général Lataye, retiré à Schelestadt, y vivait au sein de sa famille et entouré de l’estime et de.la considération de ses concitoyens, lorsque la mort est venue le frapper le 24 février 1827.

LATOUCHE-TRÉVILLE (LOUIS-RENE-MADELEINE-LEVASSOR de)

né à Rochefort le 3 juin 1745. H entra dans les gardes-marine en 1756, obtint une compagnie de cavalerie douze ans après, et reprit ensuite du service sur mer. Commandant de frégate en 1780 ; employé à la paix dans l’administration supérieure de la marine ; chancelier de la maison du duc d’Orléans en 1786 ; député aux États généraux en 1789. Rappelé au commandement d’une division navale en 1792 ; destitué et emprisonné en 1793 ; commandant de l’escadre de Brest après le 18 brumaire, et plus tard, de celle dirigée contre Saint-Domingue. Vice-amiral et commandant l’escadre de la Méditerranée en 1804. Mort à bord du Bucen-taure le 20 août de la même année.

« Napoléon regrettait fort Lalouche-Tréville ; lui seul lui avait présenté l’idée d’un vrai talent ; il pensait que cet amiral eût pu donner une autre impulsion aux affaires. L’attaque sur l’Inde, celle sur l’Angleterre, eussent été du moins entreprises, et se fussent peut-être accomplies. » (LAS-CASES.)

LATOUR (JOSEPH, baron)

naquit le 1et novembre 1765 àBordeaux (Gironde). Soldat dans le régiment de Languedoc-Infanterie du 13 avril 1784 au 4 septembre 1790, il fut élu le 8 septembre 1791 lieutenant au 3e bataillon de la Gironde (65e, puis 68e demi-brigade, cette dernière réunie au 56e régiment de ligne). Employé en 1792 et 1793 à l’armée du Rhin, il y reçut un coup de feu dans la poitrine le 21 mai de la dernière de

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