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Lors du retour de l’île d’Elbe, le baron Gourgaud s’empressa de se rendre auprès de l’Empereur ; il le suivit-dans sa dernière campagne ; donna à Fleurus de nouvelles preuves de bravoure qui le firent nommer général et aide - de-camp. Au dernier moment de la bataille de Waterloo, il faisait partie du groupe de généraux qui entouraient Napoléon. « Gourgaud, s’écria l’Empereur en montrant quelques pièces abandonnées, faites tirer. » Ce furent les derniers coups de canon de la bataille.

Revenu à Paris avec l’Empereur, il l’accompagna à Rochefort et fut choisi pour porter au Régent la lettre par laquelle Napoléon réclamait l’hospitalité de l’Angleterre. N’ayant pu débarquer, il rejoignit l’Empereur, qui le désigna pour le suivre à Sainte-Hélène ; choix glorieux, accepté sans hésitation, avec un pieux sentiment, de dévouement et de reconnaissance. Il partagea cet exil pendant trois années ; mais des difficultés survenues entre lui et le comte de Mon-tholon, amenèrent son retour en Europe. Rayé des rôles de l’armée, et banni après la seconde Restauration, la France lui était fermée, il se rendit en Angleterre, alla exposer aux souverains réunis à Aix-la-Chapelle toutes les odieuses rigueurs déployées contre le captif de Sainte-Hélène, et ne rentra en France qu’en 1821. Laissé en non-activité, il s’occupa de la publication de divers ouvrages ; il fit paraître en 1823, avec M. de Montholon, les Mémoires de Napoléon à Sainte-Hélène, 18 volumes ; en 1825, un Examen critique de l’histoire de la grande armée, du comte de Ségur ; et en 1827, une Réfutation des calomnies de la vie de Napoléon, par Walter-Scott. Déjà, en 1820, il avait publié une Relation de la campagne de 181 S.

Après la Révolution de 1830, le général Gourgaud remis en activité, devint suc-

cessivement commandant de l’artillerie de Paris etde Vincennes, aide-de-camp du Roi en 1832 ; lieutenant-général en 1835 ; commandant en chef de l’artillerie de l’armée du Nord en 1839 ; présiden t du comité d’artillerie et inspecteur général de cette arme. Le gouvernement le chargea en 1841 de l’armement des forts et fortifications de Paris. Cette même année, il fut élevé à la pairie. Le général Gourgaud avait été désigné par le Roi, en 1840, pour aller assister à Sainte-Hélène, à l’exhumation des restes de l’Empereur ; pieuse mission qu’il accomplit avec un zèle religieux.

GOUVION-SAINT-CYR (Louis, marquis de)

maréchal de France, né àToul (Meurthe), le 13 avril 1764, de parents pauvres. Volontaire en 1789, il franchit rapidement les premiers grades.

Adjudant-général en 1793, à l’armée de Moselle, général de brigade peu de temps après, et général de division à l’armée des Alpes le 16 juin 1794.

Au siège de Mayence, il commandait l’attaque du centre et s’y fit remarquer. Il fit, sous Masséna, la campagne de 1798, et fut destitué par le Directoire pour avoir signalé des déprédations de la part des représentants du peuple. Remis bientôt en activité, il commandait la droite à la bataille de Novi. Pendant la retraite qui suivit cette funeste journée, il contint l’ennemi par d’habiles manœuvres, et le battit à Pasturana. Attaqué le 6 novembre 1799 devant Conipardes forces supérieures, il repoussa vigoureusement les assaillants. Chargé de l’aile droite de Championnet, il retarda l’investissement de Gênes, et.opéra une admirable retraite sur le Var ; le premier Consul lui adressa à cette occasion un sabre d’honneur. En 1800 il commanda provisoirement l’armée de Moreau, s’empara de Fribourg, et contribua au gain de la bataille de Hohenlinden.