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française fit alors un mouvement rétrograde sur Vittoria, et Lasalle, chargé du commandement de l’arrière-garde, contint l’ennemi par l’habileté de ses manœuvres. Avec des hommes comme celui-ci les récompenses étaient rarement à la hauteur des services. Par décret du & septembre 1808, l’Empereur le nomma grand officier de la Légion-d’Honneur, et le créa ensuite comte de l’Empire.

Le 10 novembre, à la bataille de Bur-gos, Lasalle concourut encore au succès de la journée. Peu de jours après, au combat de Villa-Vigo, il prit septpiècesde canon et quatre drapeaux. Vers la fin du mois de mars il passa le Tage, nettoya la rive gauche de ce fleuve et vint prendre part, le 28 de ce même mois, à la bataille de Medelin. Cette journée fut une des plus glorieuses de la vie militaire du général Lasalle. Il commandait alors toute la cavalerie, et avait, de plus, sous ses ordres une division d’infanterie allemande qui était formée en carré sur la seconde ligne. L’armée espagnole, bien plus nombreuse que celle des Français, enveloppait pour ainsi dire ces derniers, ne leur laissant pour retraite que le long pont de Medelin, sur la Guadiana. Le feu meurtrier de l’artillerie ennemie portait le ravage et la mort dans les rangs, lor&i que le maréchal Victor ordonna un mouvement rétrograde. A peine Lasalle avait-il commencé à l’exécuter, que l’infanterie espagnole, soutenue par une nombreuse cavalerie, s’avança audacieu-sement sur les Français. Lasalle reconnaissant aussitôt tout le danger d’une retraite, dans un défilé aussi étroit que l’était le pont de Medelin, s’élance à la tête du 26e régiment de dragons sur un carré de 6,000 hommes qui débordait notre flanc droit. Il renverse et taille en pièces tout ce qui lui résiste, et donne ainsi le temps à l’armée française de marcher à l’ennemi, qui fut enfoncé et

culbuté sur tous les points. 14,800 Espagnols restèrent sur le champ de bataille ; 5,000 prisonniers, 19 pièces de canon furent les trophées dus dans cette journée à l’intrépidité du général Lasalle. Ce fut son dernier fait d’armes dans la péninsule espagnole ; il partit immédiatement après pour aller prendre le commandement d’une division de cavalerie à la grande armée pendant la campagne d’Autriche.

A Altembourg, à Essling, à Raab, partout Lasalle se montra digne de lui-même ; mais la fortune était lasse, elle lui permit encore de prendre sa part dans la bataille de Wagram, elle ne lui permit pas d’en jouir. Frappé d’un coup. mortel, il mourut de la mort des braves à l’âge de 34 ans. Sa perte jeta le deuil dans toute l’armée.

Un décret impérial du 1" janvier 1810 ordonna que la statue de Lasalle serait placé sur le pont de la Concorde. Une rue de Metz prit son nom, et son portrait fut placé dans un des salons de l’Hôtel-de-Ville.

LASALCETTE (JEAN-JACQUES-BEBNAR-DIN, COLAUD de)

né à Grenoble (Isère), le 27 décembre 1758, entra au service comme cadet dans le régiment de l’Ile de France (22e, puis 39e d’infanterie) au mois de mai 1778. Fait sous-lieutenant sans appointementsIel5 décembre de la même année, sous - lieutenant avec traitement le 11 juin 1776, lieutenant en second le 21 mai 1788, lieutenant en premier le 20 septembre 1788, capitaine le 11 juin 1791, il suivit Behague aux Antilles.

Il devint aide-de-camp du général La-meth le 16 février 1792, ensuite de Me-nou, et servit à l’armée du Nord. Nommé adjudant-général chef de bataillon le 8 mars 1793, et envoyé à l’armée d’Italie, il se distingua dans différents combats, notamment les 8 et 12 juin, et se vit contraint, à cause de sa naissance, de,

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