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en surveillance dans ses foyers, comme suspect d’incivisme. Le 9 thermidor mit fin ’ à cette situation pénible, dans laquelle, néanmoins, il devait se retrouver plusieurs fois encore dans le cours de sa carrière.

Rappelé à l’armée des Pyrénées le 21 du même mois, il venait de se distinguer, le 8 frimaire an III, au combat de Bergara, lorsqu’un arrêté des représentants du peuple, Meilan et Chaudron-Rousseau, lui enleva de nouveau son ’ emploi. Cette mesure, qui frappait également les généraux Marbot, Frégeville,

Boucher et Pinet, fut, quant à Laroche, rapportée par le Directoire qui, le 14 ventôse an IV, l’envoya servir à l’armée de Rhin-et-Moselle, commandée par Mo-reau.

Le 15 messidor, ce général confia à Laroche la 21e demi-brigade d’infanterie légère, ainsi qu’une partie du 2e chasseurs à cheval, et lui ordonna d’occuper la vallée de Renchen, dont les gorges étaient défendues par des tirailleurs et des paysans armés qu’il dispersa ; mais le but de l’expédition consistait à chasser du Kuiébis, la plus haute des montagnes Noires, le prince de Wurtemberg qui s’y était retranché derrière une redoute très-forte avec un réduit casemate. Laroche, quoique dépourvu d’artillerie, n’hésita pas à attaquer cette position redoutable. Il l’enleva de nuit et malgré la plus opiniâtre résistance : 400 prisonniers, deux pièces de canon, tels furent les résultats de cette brillante affaire. Le lendemain, après un combat pendant lequel il reçut une blessure grave à la main, il s’empara de Freudenstadt et’battit, le 3 thermidor, les Autrichiens à Eslingen, concurremment avec le général Taponier. Il eut une part glorieuse à la victoire de Ne-resheim, le 26 du même mois.

Le général Laroche, épuisé de fatigue, souffrant des suites de sa blessure, fut II.

LAft obligé de rester éloigné du théâtre de la guerre pendant toute la durée de l’an V. Nommé général de division le 12 thermidor an VII, il prit, en pluviôse an VIII, le commandement de la 26e division militaire (Mayence). Il fut chargé, au mois de thermidor suivant, du siège et du bombardement de Philisbourg. et, le 2e jour complémentaire, il fut forcé d’abandonner Manheim qu’il avait défendu contre 30,000 Autrichiens.

Accusé de malversations commises dé complicité avec plusieurs administrateurs de la 26e division militaire, et, pour ce motif, réformé le 7 vendémiaire an IX, il adressa de vives réclamations au premier Consul, qui, faisant justice de cette inculpation calomnieuse, le réintégra dans son grade, le 12 nivôse suivant.

Membre et commandant de la Légiou-d’Honneur, les 19 frimaire et 25 prairial an XII, il reçut, le 18 janvier 1807, le commandement du camp de Saint-Lô, et le 2 août celui du corps d’observation de la Gironde.

Admis à la retraite le 18 janvier 1808, il est mort le 21 juin 1831.

LA ROCHEFOUCAULD (ALEXANDRE, comte de)

fitadu duc de La Rochefou-cauld-Liancourt, naquit en 1767.

Il embrassa d’abord la carrière des armes, et suivit, comme officier d’état-major, le général LaFayette dans la campagne de 1792 ; et, après la chute de la monarchie, il quitta l’armée.

Cette manifestation et’ les tentatives qu’il fit, de concert avec sa famille, pour sauver le Roi et la Reine, appelèrent sur lui l’attention du nouveau gouvernement : mis hors la loi, il fut obligé de chercher son salut dans la fuite ; la révolution du 18 Brumaire le tira de sa retraite. Il avait épousé, en 1788, la fille du comte de Chastulé, officier aux Gardes françaises, riche propriétaire à Saint-Domingue, et parent de madame de Bau- 12