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en 1780, à l’expédition contre Jersey et Guernesey, et il la suivit en Hollande en qualité de capitaine aide-major en 1782, époque à laquelle elle cessa d’appartenir à l’armée française.

Embarqué sur une escadre conduisant des troupes au cap de Bonne-Espérance, il se trouvait à bord de la frégate l’Apollon, qui avait obtenu de voyager isolée, à cause de la vitesse de sa marche et de l’épidémie dont elle était frappée, lorsque ce bâtiment fut attaqué, en avant de la ligne, par deux corsaires anglais. Laroche et quelques grenadiers étaient seuls en état de combattre. Ils soutinrent pendant sept heures une lutte des plus vives, désemparèrent les navires ennemis, et la frégate, ainsi délivrée, atteignit le cap vingt-deux jours avant le reste de l’escadre.

La légion de Luxembourg étant réunie, Laroche s’occupa de son organisation, mérita par son zèle et son activité les éloges du gouverneur, le maréchal de camp Camvrai, qui lui conféra le grade de major.

Dix mois plus tard, la légion partie de Ceylan, et de là dirigée sur divers postes en Afrique et dans l’Inde, les défendit avec succès contre les agressions des Anglais ; sauva Ceylan d’une invasion, et força les rois de Candi et de Travaiicour à respecter désormais les possessions hollandaises.

Malgré d’aussi grands avantages procurés par la légion de Luxembourg, le gouverneur de Ceylan, au mépris de la capitulation qui la plaçait dans les mêmes conditions que les Suisses en France, voulut, pour le régime et la paie, l’assimiler aux. autres troupes. Il s’irrita de la résistance que Laroche et les autres officiers apportèrent à cette mesure, et, pour s’en venger, les ayant accusés de rébellion, il les fit arrêter et conduire à Batavia, où leur innocence ne fut re-

) LAR connue qu’après une captivité de vingt-six mois.

Révoltés des traitements qu’ils avaient subis, ils demandèrent à retourner en Europe. Laroche, à son arrivée à Paris, réclama du gouvernement hollandais le paiement de ce qui lui restait dû de ses appointements et la valeur de ses propriétés confisquées lors de son arrestation ; il fit même un voyage en Hol-j lande, mais fatigué des difficultés qu’on j lui opposait sans cesse, il revint à Paris, I prit part aux événements du 14 juillet i 1789, se rendit à Condom pour y accélérer le mouvement révolutionnaire, y exerça diverses fonctions administratives, et fut élu’, en septembre 1792, chef du -4e bataillon des volontaires des Landes.

Nommé, le 8 juillet 1793, adjudant-général chef de brigade, il commanda en cette qualité la place de Bayonne, depuis le 12 septembre suivant jusqu’au 11 vendémiaire an II.

Promu, le même jour, général de brigade, et choisi par le général Millier pour remplir les fonctions de chef d’état-major à l’armée des Pyrénées-Occidentales, il pourvut rapidement à l’organisation de cette armée et resserra les liens de la discipline. Aussi, Robespierre, naturellement peu louangeur, eut-il bientôt l’occasion de dire que « l’armée des Pyrénées-Occidentales était le bijou des armées de la République. »

Laroche ne négligea aucune occasion de signaler son courage. Une attaque ayant été dirigée, le 17 pluviôse, sur Ur-ruge et Saint-Jean-de-Luz, il concourut puissamment à mettre en déroute 13,000 Espagnols qui défendaient ces deux villes. Toutefois, ni la valeurqu’iLdéploya dans cette circonstance, ni le zèle avec lequel il remplissait ses devoirs de chef d’état-major, n’empêchèrent le ministre de la guerre, Bouchotte, de prononcer, le 21 prairial, sa suspension, et de l’envoyer


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