Page:Mullié - Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, II.djvu/177

Cette page n’a pas encore été corrigée

LAR ( i le lendemain, il fut élu lieutenant de grenadiers.

Il abandonna ce corps le 16 novembre suivant, et passa, le même jour, avec le grade de sous-lieutenant, dans une légion franche incorporée quelque temps après dans le 12e chasseurs à cheval (ci-devant Champagne). Il ’fit à l’armée du Nord les campagnes de 1792, 1793, des ans II et III, sous Beurnonville, Luckner, Dumouriez et Pichegru.

Dans cet intervalle, il obtint, le 1er mai 1793, le grade de capitaine au 9° hussards, pour le courage qu’il avait déployé le 6 mars précédent dans un combat livré sous les murs de Liège par la division Dampierre. Il avait été blessé à cette affaire, en ralliant l’avant-garde, un moment débandée, et en reprenant à l’ennemi deux pièces de canon. Ce fut également à sa belle conduite au siège de Courtrai, qu’il dut, le 11 nivôse an ÎH, d’être nommé chef de brigade du 6e régiment de hussards. Il avait chassé l’ar-rière-garde ennemie, enlevé seul une pièce de canon, et fait prisonnier l’officier et 15 soldats qui la défendaient. Quelques jours après, en passant la Lys à la nage sous le feu de l’ennemi, il avait été blessé de nouveau.

Envoyé en l’an IV à l’armée de l’Ouest, Delaroche continua de donner des preuves d’une rare intrépidité. Entre autres faits, nous citerons celui-ci : Apprenant qu’un maréchal-des-logis de son régiment, nommé Fondigny, était tombé au, pouvoir des insurgés, il se mit seul à leur poursuite et les atteignit au moment où ils s’apprêtaient à écorcher vif leur prisonnier, et l’arracha de leurs mains malgré la plus vive résistance. Hoche voulut honorer’ ce trait d’audace et de dévouement en proposant Delaroche pour le grade de général de brigade ; mais celui-ci, aussi modeste que brave, préféra rester à la tête de son régiment avec

4 ) LAR lequel il fit la campagne de l’an VI à l’armée de Sambre-et-Meuse.

Il se distingua, le 16 germinal an VII, à l’armée d’Italie, en avant de Vérone, par une charge des plus brillantes qui débarrassa un bataillon enveloppé par deux régiments de grosse cavalerie. Nommé général de brigade le 22 messidor de la même année, ses blessures le forcèrent, au commencement de l’an IX, à quitter le service actif. Le premier Consul l’enyoya dans le département de l’Eure que désolaient alors des bandes de brigands, qui affectaient de donner à leurs déprédations une couleur politique, en dévalisant les caisses publiques et les diligences. Delaroche, par d’énergiques mesures, parvint promptement à mettre un terme à ces déplorables excès. Fait membre et commandant de la Lé-gion-d’Honneur les 19 frimaire et 25 prairial an XII, il servit, en 1806, à l’armée du Nord, commanda, pendant la campagne de Pologne (1807) une brigade de cavalerie légère, et fut employé à son retour en France dans la 7e division militaire (Grenoble). Promu général de division le 2 février 1808, puis créé baron de l’Empire, le ministre de la guerre plaça sous ses ordres, le 27 octobre suivant, le dépôt de cavalerie deBayonne.

En 1809, appelé en Allemagne, tandis que l’armée occupait Vienne, sa division eut à protéger, contre les dévastations des partisans autrichiens et tyroliens du général Kienmayer, une ligne s’étendant de Ratisbonne à Bareuth. Dans cette circonstance, il préserva Nuremberg du pillage, en chassant de cette ville une colonne de ces troupes indisciplinées.

Le 9 novembre de la même année, il reprit son commandement dans la 7° division militaire, qu’il occupa jusqu’au 8 avril 1814, époque à laquelle le maréchal Augereau lui confia celui de la 19e (Lyon).

Nommé chevalier de Saint-Louis le 19