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LAN ( 168 ) LAN dire qu’on ne pouvait se fier à telle et telle personne. Comme général il était infiniment au-dessus de Moreau et de Soult. » (O’Meara.)

— « Chez Lannes, le courage l’emportait d’abord sur l’esprit, l’esprit montait chaque jour pour se mettre en équilibre. Il était devenu très-supérieur quand il a péri. Je l’avais pris pygmée, je l’ai perdu géant. » (Las Cases.)

— « Le maréchal Lannes^ ce valeureux duc de Montebello, si justement appelé le Roland de l’armée, visité par Napoléon sur son lit de mort, semblait oublier sa situation pour ne s’occuper que de celui ! mars 1806 et en sortit sous-lieutenant qu’il aimait par-dessus tout. Napoléon en Taisait le plus grand cas. Il n’avait été longtemps qu’un sabreur ; mais il était devenu premier talent.

« S’il eût vécu dans ces derniers temps, je ne pense pas qu’il eût été possible de le voir manquer à l’honneur et au devoir.

« Il était de ces hommes à changer la face des affaires, par son propre poids et sa propre influence. » (Las Cases.)

« Lannes avait été mis en apprentissage chez un teinturier, ’sans la Révolution il eut été un honnête artisan.

« Il contribua de tout son pouvoir au coup d’état du 18 brumaire. « Nommé peu après à l’ambassade du-Portugal, il comprit mal le caractère de ses fonctions d’ambassadeur, il traita si cavalièrement les autorités portugaises que l’on fut obligé de le rappeler.

a Le 22 mai, seconde journée d’Ess-ling, Lannes fut atteint d’un boulet qui lui enleva la jambe droite entière et la gauche au-dessus de la cheville. Douze grenadiers le transportaient dans l’île de Lobau sur leurs fusils, lorsque l’Empereur, qui se tenait au débouché du pont, l’aperçut, vola à lui, et l’embrassant : « Launes, s’écria-t-il, c’est moi, Napoléon, ton camarade, me reconnais-tu ?

— Dans quelques heures, répondit Lannes, revenante lui, vous aurez perdu un homme qui meurt avec la consolation et la gloire d’avoir été votre meilleur ami. »

Lannes subit le soir même une double amputation, et mourut à Vienne le 31 mai.

Ses restes ont été solennellement inhumés au Panthéon le 6 juillet, anniversaire de la bataille de Wagram.

LANTHONNET (FREDERIC)

né à Bar-le-Duc (Meuse), le 19 mai 1788, entra à l’École militaire de Fontainebleau le 7 en premier des chasseurs à cheval. Il se distingua dans la campagne de 1809, et le 9 avril, avec un détachement, il enleva 3 pièces d’artillerie aux Autrichiens, et fut blessé à Wagram.

En 1813, il était capitaine et attaché au général Exelmans en qualité d’aide-de-camp. Après s’être montré avec honneur dans plusieurs rencontres, il fut nommé chef d’escadron et obtint la décoration. En 1814, il appartenait au régiment de chasseurs du roi qui, le 19 mars, se porta au-devant de l’Empereur jusqu’à Fontainebleau. Le commandant Lan-thonnet se tint à la portière jusqu’aux Tuileries. A l’ouverture de la campagne, il eut un cheval tué aux Quatre-Bras, et deux à Waterloo. Le 1" juillet, il se battit à Velesy et à Roquencourt où le général Exelmans cueillit un dernier laurier.

Nommé colonel par le gouvernement provisoire, il ne fut pas reconnu dans ce grade par les Bourbons. Mis en non-activité, il ne fut appelé au 3’ de hussards qu’en 1825. Il reçut la croix de Saint-Louis à l’occasion du sacre de Charles X.

En juillet 1830, il était lieutenant-colonel au 15e chasseurs à Nancy. Le général