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de Fleurus, où il fut blessé d’un coup de feu à la mâchoire inférieure. Le 2 prairial an VIII (22 mai 1800), au combat d’Erbach, le. capitaine Kirman reçut l’ordre du général Decaen de se porter, avec le ler escadron, devant le château d’Erbach ; il y soutint pendant plus d’une heure une vive canonnade qui lui fit perdre 3 hommes et 8 chevaux. L’artillerie, placée à la gauche du village de Delmesingeh, se trouvait compromise ; le général envoya Kirmann pour la soutenir. A peine avait-il pris position que l’ennemi, fort environ de 800 hommes, tenta contre lui une charge vigoureuse afin de s’emparer des pièces. Kirmann soutint valeureusement ce choc, leur tua ou blessa un grand nombre d’hommes, en fit quelques uns prisonniers, et eut, dans cette affaire, son cheval blessé sous lui. Quelques instants après, il se porta sur le village de Delmesingen,. occupé par un bataillon d’infanterie ennemie, chargea intrépidement cette colonne, forte d’environ 500 hommes, la traversa seul sabrant à droite et à gauche, lui enleva son drapeau et lui fit mettre bas les armes. Il poursuivit, en outre, jusque sous les pièces ennemies un peloton de réserve de cavalerie et lui tua un grand nombre d’hommes. Dans la soirée, il chargea avec une quarantaine d’hommes un corps de 600 cavaliers ennemis, traversa seul la colonne à deux reprises différentes, tua cinq Autrichiens, en blessa huit, et après les avoir culbutés et forcés de passer le Danube, il revint avec 12 prisonniers. Ce fut dans cette dernière charge qu’il eut un second cheval tué sous lui d’un coup de feu.

Le 25 frimaire an IX (16 décembre 1800), à l’affaire de Neumarck, Kirmann reçut l’ordre du général Richepanse de charger, à la tête du régiment, sur l’infanterie autrichienne. IL exécuta cet ordre avec tant de promptitude et de précision qu’il culbuta les Autrichiens, les mit en déroute, et fit, dans cette circonstance, 1 500 prisonniers. Il fut blessé d’un coup de feu qui lui emporta l’annulaire de la main gauche. Le Premier consul, informé de la brillante conduite de cet officier, lui décerna un sabre d’honneur le 19 fructidor an IX (6 septembre 1801).

Employé à l’armée des côtes de l’Océan en l’an XII et en l’an XIII, et compris comme membre de droit dans la 5° cohorte de la Légion d’honneur, il en fut nommé officier le 25 prairial an XII (14 juin 1804).

Passé à la Grande Armée, il fit, avec sa bravoure accoutumée, les guerres d’Autriche, de Prusse et de Pologne de l’an XIV à 1807, et entra comme capitaine dans les chasseurs à cheval de la Garde impériale le 8 mai 1807. Chef d’escadron le 10 septembre 1808, dans le même régiment, il prit le commandement de la compagnie de Mameluks qui y était attachée, et c’est à la tête de ce corps qu’il fit les campagnes de 1809 en Allemagne, de 1810 et 1811 en Espagne, sous les ordres du général Dorsenne. Créé chevalier, puis baron de l’Empire, il prit part à l’expédition de Russie comme major chef d’escadron des chasseurs à cheval de la Garde, et se distingua dans tous les combats qui eurent lieu pendant cette guerre mémorable, notamment le 24 octobre 1812, à la bataille de Malo-Jaroslawitz, où il fut blessé d’un coup de biscaïen à la hanche gauche.

Pendant la campagne de Saxe, le commandant Kirmann se fit encore remarquer par sa bravoure extraordinaire. Le 18 octobre 1813, à la bataille de Leipzig, il fut blessé d’un coup de sabre sur la joue gauche, qui lui brisa toutes les dents de la mâchoire supérieure, d’un autre coup de sabre sur la tête et de plusieurs coups de lance dans le ventre.

En 1814, il prit part à tous les faits d’armes qui furent comme les derniers,