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au siège de Beilegarde et y fut nommé général de brigade. 11 était en’Italie à tous les combats où commandèrent Bonaparte etAugereau. Après la paix de Campo-Formio, il commanda la 8e division militaire (Marseille), y fit cesser les désordres causés par la réaction thermidorienne, et rendit les mêmes services àr Avignon. Nommé général de division, il partit pour l’Égypte, se distingua devant Alexandrie ; détermina la prise du Caire par l’attaque d’un poste important et contribua au triomphe inespéré de Mont-Thabor, en tournant l’ennemi attaqué de front par Kléber. Il se distingua également à la prise d’El-Arich, enleva Gaza, força Jaffa et alla périr devant les murs de Saint-Jean-d’Acre. Il se trouvait, le 10 mai 1799, à la tôte de ses grenadiers, au pied de la brèche, dans le dernier assaut livré au corps de la place, lorsqu’il reçut une blessure mortelle qui l’enleva à sa division. —Le général Bon avait toutes les qualités qui font les grands généraux.

Quatorze ans après, l’Empereur, visitant l’école militaire de Saint-Germain, demanda le nom de l’un des élèves qu’il passait en revue : c’était le fils du général Bon. — « Où est votre mère, dit Napoléon. — A Paris, à un quatrième étage, où elle meurt de faim. »

Ce long et involontaire oubli fut réparé à l’instant même ; la veuve du général illustre reçut une dotation, et le fils fut créé baron de l’Empire avec une autre dotation.

BONAMY (CHARLES-AUGUSTE-JEAN-BAPTISTE-LOUIS-JOSEPH)

né à Fontenay-le-Comte en 1764. Il s’enrôla en 1791 dans le premier bataillon des volontaires de la Vendée ; fut nommé en 1792 sous-lieutenant de cavalerie, et fit en cette qualité les campagnes de Belgique et de Champagne, sous Dumouriez. Après la défection de ce général, il passa en Vendée, d’où il revint en 1794, avec le général Marceau. Bientôt après, Kléber le fit son chef d’état-major, et il se distingua dans plusieurs occasions, notamment au siège de Mayence (octobre 179b). Accusé en 1796, d’avoir favorisé les approvisionnements de la garnison autrichienne d’Eh-renbreitstein, que les Français tenaient bloquée, il parvint à se disculper, mais il cessa d’être employé pendant deux ans. Cependant, en 1798, il suivit à Rome le général Championnet, qui le choisit pour son chef d’état-major ; nommé alors général de brigade, il se distingua dans la rapide invasion du royaume de Naples ; mais, accusé de nouveau d’avoirpris part aux abus qui causèrent la disgrâce du général en chef, il fut arrêté et ne dut sa liberté qu’à la Révolution qui renversa une partie des Directeurs. Ce fut à cette époque qu’il publia, sous le titre de Coup d’œil rapide sur les opérations de la campagne de Naples jusqu’à l’entrée des Français dans cette ville, un ouvrage, dont le but principal était sa justification, mais qui offre cependant quelques renseignements utiles pour l’histoire. Il était encore en Italie en 1800, et il eut quelque part au triomphe de Marengo.

Le général Bonamy fit partie de l’expédition de Russie et s’y distingua dans plusieurs occasions ; mais ce fut surtout à la bataille de la Moskowa qu’il s’illustra par l’un des plus beaux faits d’armes de cette guerre. Ayant reçu l’ordre d’attaquer, au centre de l’armée russe, la terrible redoute où quarante pièces de canon vomissaient incessamment la mort ; il se mit à la tête du 30e régiment, essuya de nombreuses décharges de mitraille, perdit la moitié de sa troupe, et devint, avec le reste, maître du redoutable retranchement. Mais, attaqué aussitôt par d’innombrables masses d’infanterie, il voulut encore résister, vit tomber à ses