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La bonne foi n’était pas sa vertu favorite, il était d’un caractère haineux et vindicatif.

BOINOD (JEAN-DANIEL-MATHIEU)

né le 29 octobre 1756 à Vevay, canton de Vaud (Suisse), fut d’abord imprimeur-libraire, entra au service le 13 août 1792, comme quartier-maître trésorier dans la légion des Allobroges. Commissaire des guerres provisoire, le 25 brumaire an H, et employé à l’armée de siège de Toulon au service de l’artillerie. C’est là que commencèrent ses relations avec Napoléon et que s’établit entre eux cette intimité qui résista à toutes les épreuves. Boinod ne fut pas compris dans l’organisation du 25 prairial an m. Le général Bonaparte lui écrivait à ce sujet :

« Je ne vous ai pas écrit, mon ami, parce que je n’avais aucune nouvelle agréable à vous donner. Vous n’êtes pas conservé commissaire des guerres : mais il est possible que cela change avant mon départ de Paris, qui ne sera pas encore d’ici à quelques décades. Donnez-moi de vos nouvelles. L’on est ici tranquille. Je vous envoie quelques numéros de la Sentinelle de Louvet. Les nouvelles du Midi sont toutes affligeantes ; l’escadre perd un vaisseau ; ’l'armée d’Italie évacue les positions,. les places intéressantes et perd son artillerie. Le magasin à poudre de Nice saule ; les terroristes nouveaux ont le dessus ; on égorge de tous côtés. Il faut espérer que bientôt un gouvernement ferme et mieux organisé fera cesser tout cela. Adieu, mon.ami, écrivez-moi. « BONAPARTE. »

Au bas de cette lettre, le général indiquait ainsi son adresse :

« Au général Bonaparte, sous l’enveloppe du citoyen Casabianca, représentant du peuple, rue de la Michodière, ri ? 6. »

Boinod fut nommé enfin commissaire

des guerres titulaire, le 17 vendémiaire an iv, à l’armée d’Italie, où il déploya tant d’intelligence, de probité et d’activité que le général en chef lui envoya une gratification de cent mille francs, Boinod lui écrivit : « Je ne te reconnais pas, citoyen général, le droit de disposer ainsi des deniers de la République. L’armée souffre ; je viens d’employer cette somme à ses besoins. »

Napoléon se souvint de ce refus à Sainte-Hélène, et légua à Boinod une somme de 100,000 fr., par son troisième codicille du 21 avril 1821.

A cette même armée d’Italie, Boinod signe un marché ; mais il s’aperçoit que le fournisseur a trop d’avantage. Il lui dit : « Je vais faire casser le marché par le ministre, si tu ne me donnes un pot-devin ! — Comment, vous, citoyen Boinod, un pot-de-vin ! — Oui, moi, et je veux 30,000 francs. » Le fournisseur en prend l’engagement par écrit, et, sur le premier bordereau ordonnancé à son profit, Boinod écrit : « A déduire 30,000 francs que le fournisseur a promis de me donner, et qui appartiennent à la République. »,

Boinod fit partie de l’expédition d’É-gypte. Le 23 nivôse anvrii, en signant sa commission de commissaire ordonnateur, le premier consul ajouta de sa main, en marge du mémoire de proposition : « II sera écrit au citoyen Boinod une lettre de satisfaction sur le zèle qu’il a toujours montré,.sur son exacte probité, sur sa sévérité à empêcher les dilapidations, et cette lettre sera imprimée au journal officiel, B

Nommé inspecteur aux revues le 18 pluviôse suivant, il se rendit à Bourg pour la levée et l’organisation des bataillons du train d’artillerie. Il alla ensuite, dans le Valais, afin de préparer à assurer les subsistances et tes transports pour le passage du Saint-Bernard,

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