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révolution, il fut nommé major général de la garde nationale de Versailles, puis adjudant-général,, chef d’état-major de Luckner ; général de brigade en Vendée, général de division à l’armée d’Italie en 4796, commandant en chef de l’armée qui s’empara de Rome en 1798 ; chef d’état-major général de l’armée d’Égypte ; général en chef de l’armée de réserve, après le 18 brumaire ; ministre de la guerre ; maréchal d’Empire et grand veneur ; prince de Neufchâtel et de Va-lengin (1806) ; chef de la 1" cohorte de la Légion d’honneur ; marié à la fille du prince Guillaume, beau-frère et cousin du roi de Wurtemberg ; colonel général d’artillerie, prince de Wagram et vice-connétable de l’Empire. Berthier fit toutes les campagnes de Napoléon comme major général de l’armée. Le 11 avril 1814, il adhéra au décret du sénat qui excluait Napoléon du trône.- Pair de France, le 4 juin 1814 ; capitaine de l’une des compagnies des gardes du corps. Il suivit Louis XVIII à. Gand et le quitta pour se rendre en Bavière. Le 1er juin 1815, il se donna la mort en se jetant par la fenêtre du palais de Bamberg, ou plutôt, selon la version la plus probable, il fut précipité dans la rue par six hom mes masqués qui s’étaient introduits dans sa chambre. Il avait persécuté les socié tés secrètes, dans sa petite principauté de Neufchâtel. Elles s’en vengèrent, comme se vengent les sociétés secrètes. « Berthier avait une grande activité et il était d’un caractère indécis, peu propre à commander en chef, mais pos sédant toutes les qualités d’un bon chef d’état-major. Il connaissait bien la carte, était rompu à présenter avec simplicité les mouvements les plus composés d’une armée » (Montholon, iome III.)

Berthier, faible et sans esprit, était en Égypte à la tête de ceux qu’on appelait la faction des amoureux. Quand le général T. I.

en chef fut sur le point d’appareiller de Toulon, Berthier accourut de Paris en poste, jour et nuit, pour lui dire qu’il était malade et qu’il ne pouvait le suivre, bien qu’il fût son chef d’état-major. Le général en chef n’y fit seulement pas attention. Berlhier n’était plus aux pieds de celle qui l’avait dépêché avec excuse : aussi s’embarqua-t-il ; mais, arrivé en Égypte, ses souvenirs lui revinrent. Il demanda et obtint de retourner en France ; il prit congé de Napoléon, lui fit ses- adieux ; mais il revint bientôt après, fondant en larmes, disant qu’il ne voulait pas, après tout, se déshonorer, ni séparer sa vie de celle de son général…

L’Empereur croyait bien lui avoir donné 40 millions dans sa vie ; mais il pensait que la faiblesse de son esprit, son peu d’ordre et sa ridicule passion en avaient gaspillé une grandeparlie…

Berthier n’était pas sans talents, mais ses talents, son mérite, étaient spéciaux et techniques. L’Empereur, dans ses campagnes, avait Berthier dans sa voilure. C’était pendant la route, que l’Empereur, parcourant les livres d’ordres et les états de situation, arrêtait ses plans et ordonnait ses manœuvres. Berthier exécutait les ordres et les différents détails avec une régularité, une précision et uneprompti- ; tude admirables. (Las Cases, tome I°\)

Tel était Berthier : soldat plein de bravoure et sans courage civil ; excellent organisateur et hors d’état de commander 500 hommes.—Comme organisateur, on lui doit : la formation de la-’garde des consuls (décembre 1799) ; l’institution des armes d’honneur (1799) ; la création de la Légion d’honneur (20 mai 1802) ; la réunion à Metz des écoles d’application de l’artillerie et du génie (1802) ; l’école militaire spéciale de Fontainebleau (janvier 1803) ; une loi qui accorde despfo-