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mandé à servir son pays comme volontaire. Il entra j en elïet, dans le 3" régiment dé chasseurs, et fit tout une campagne conime simple soldat. Cet acte d’abnégation patriotique le réhabilita dans l’estime du pouvoir ombrageux qui l’avait frappé pour un crime qui n’était’ pas le sien ; il fut réintégré dans son grade et placé sous lés ordres du pacificateur de la Vendée, le célèbre Hoche, qui le compta bientôt au nombre de ses plus braves et plus habiles officiers. Depuis ce moment, sous la République comme soùs l’Empire, la vie de Belliard ne fut qu’une succession continuelle des plus brillants faits d’armes. Par une faveur providentielle de sa destinée, il prit part à toutes les grandes guerres, combattit sur tous, les champs de bataille, partagea tous les revers et tous les triomphes de là France. En 1776, il fit sous Bonaparte l’immortelle campagne d’Italie, et se couvrit de gloire à Castiglione, à Vérone, à Caldiéro, à Arcole, à Saint-Georges, au passage du Larvis, à New-Marck, à Brixen, à Tramen, etc. A Arcole, il eut deux chevaux tués sous lui et fut nommé général de brigade ; à tramen, il mit en pleine déroute le corps autrichiendeLandon ; partout il déploya une intrépidité et uiie intelligence qui lui méritèrent les applaudissements de l’armée et les suffrages de Bonaparte. En 1798, il contribua, sous Championnet, à la conquête de Naples, de la Sicile et des États de l’Église. — Ici commence la carrière diplomatique de Belliard. Envoyé extraordinaire près du gouvernement napolitain, il sut, par l’autorité de son nom, maintenir les conquêtes de son épée. Lors de la révolte de-Rome contre les troupes françaises, son attitude énergique empêcha Ferdinand de franchir la frontière pour appuyer l’insurrection.— Il accompagna Bonaparte en Égypte, contribua, en passant, à la prise de Malte, décida celle d’Alexandrie, comr battit héroïquement aux Pyramides, où, à la tête d’un carré d’infanterie, il eut la gloire de recevoir la première charge des Mamelucks ; àBanou,’où, avec cinq cents hommes il détruisit cinq mille Mec-quais, Mamelucks ou Arabes ; . à Sapht-Rachin, où soutenu par deux bataillons seulement, il défit plusieurs milliers de révoltés, et contraignit Mourad-Bey à demander la paix. C’est Belliard qui, le premier, franchit les limites de l’empire romain, pénétra en Abyssinie, et porta la gloire de nos armes jusqu’en Calafché. Il remporta avec Desaix la victoire d’Hé-liopolis, et marcha avec douze cents hommes contre l’armée ottomane qu’il chassa de Damiette. — Assiégé dans le Caire par les forces combinées’ des Anglais, des Turcs etdes Mamelucks, assailli par terre et par mer, aux prises avec une population nombreuse et fanatique, il obtint, par son énergie, une capitulation honorable, et ramena en France les troupes placées sous ses ordres. Rentré en Europe, il commanda en Belgique où il laissa une grande réputation de justice et de loyauté. En 1805 et 1806, il prit une large part aux campagnes d’Allemagne et de Prusse, en qualité de chef d’É-tat-major de Murât, contribua puissamment à la victoire d’Ulm, et s’immortalisa à Austerlitz, à Iéna, à Erfurth, à Lu-beck, à Heiberg, à Hoff, à’Ëylau et à ’ Friédlahd. Employé ensuite à l’armée d’Espagne, il fut’nommé gouverneur de Madrid, dont, après la désastreuse bataille de Talavera, il apaisa l’insurrection en se jetant seul au milieu de la population soulevée. Aussi humain que’brave, Belliardeut’lecourage de suspendre, malgré les ordres réitérés de Napoléon, l’exécution du marquis de Saint-Simon, et de laisser àlapiété de sa fille le temps d’obtenir la grâce de son père. Devenu major général du roi Joseph, il dirigea toutes les