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pont de Neuilly. Mais au moment d’exécuter ces dispositions, dont le succès eût indubitablement entraîné la perte de l’armée prussienne, le prince d’Eck-mûhl donna contre-ordre. Le général Exelmans soutint seul le combat, avec cette- valeur bouillante qui le distinguait. Il attaqua l’ennemi en avant de Versailles, le précipita dans une embuscade, le tailla en pièces et lui enleva ses armes, ses bagages, ses chevaux. Les généraux Strulz, Pire, Barthe, Vincent, les colonels Briqueville, Faudoas, Saint-Amant, Ghaillpu, Simonnet, Schmid, Paolini et leurs braves régiments, firent des.prodiges de valeur, et furent intrépidement secondés par les citoyens des communes voisines qui avaient devancé en tirailleurs, sur le champ de bataille, l’arrivée de nos troupes, et qui, pendant l’action, combattirent à leurs côtés. Cependant, Exelmans, non soutenu,

fut obligé de rétrograder devant le gros de l’armée prussienne qu’il trouva à Louveciennes près de Marly. Devant des forces disproportionnées et dans ce,pays coupé et boisé, sa petite cavalerie ne pouvait se mouvoir ni combattre. Il revint sur Montrouge, la rage dans le cœur, laissant les Prussiens s’établir sur la rive gauche de la Seine ; le lendemain, 3 juillet, l’armistice conclu fît cesser les hostilités.

Exelmans futproscrit par l’ordonnance du 24 juillet, et rétabli dans le cadre de l’état-major général, le 1er septembre 1819. Il a été inspecteur général de cavalerie le 7 mai 1828 et le 8 août 1830. En 1830 il avait été réintégré à la Chambre des pairs.

11 est aujourd’hui (août 1849) grand-croix et grand chancelier de la Légion-d’Honneur en remplacement du maréchal Molitor.

FABRE (FRANÇOIS, baron)

Son père, qui était lieutenant de grenadiers dans le régiment de Soissonnais-Infanterie, et qui avait obtenu par sa bravoure la croix de Saint-Louis, fut tué au siège de Manon en 1756 (1).

François Favre naquit dans un cantonnement près de Monaco le 27 septembre 1755 ; mais le colonel de Soissonnais, voulant- le faire participer immédiatement à la solde d’enfant de troupe, fit antidater l’époque de sa naissance.

(1) Son grand-père, gendarme de la Maison du Roi, chevalier de Saint-Louis, a été tué à la bataille d’Etlingen. Son bisaïeul, lieutenant au régiment de Soissonnais, fut tué au siège de Fontarabie. Cette curieuse filiation se trouve consignée dans les registres matricules du régiment de Soissonnais.

Enrôlé dans la brigade d’artillerie de Cosne, devenue régiment de Toul (7e d’artillerie) le 1er janvier 1763, il y devint sergent le 1er octobre.1770. Il fit partie en 1778, du camp de Vaussière, commandé par le maréchal de Broglie. Embarqué au Havre, en juin 1779, pour faire partie de l’expédition dirigée par le maréchal de Vaux, il fut nommé lieutenant le 7 juillet même année. Cette expédition n’ayant pas eu lieu, Favre fut dirigé sur les côtes de Normandie, où il servit de 1780 à 1782.

Le 18 août 1768, le conseil d’administration de son régiment lui confia l’emploi de quartier-maître-trésorier, qu’il occupa avec zèle et probité jusqu’au 1" avril 1791, époque à laquelle il fut promu au grade de capitaine. Passé en

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