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de s’engager sur parole à ne pas quitter la Bavière.

Il mourut le 22 février 1824, frappé d’une attaque d’apoplexie, âgé de 44 ans ; il a laissé cinq enfants. L’aînée des filles est reine de Suède, la seconde est veuve de l’empereur don Pedro ; la dernière a épousé le prince deHohenzollern. Son fils aîné, le prince Auguste de Leuchtemberg, mort fort jeune, avait épousé la reine de Portugal.

BEAULIEU (JEAN-PIERRE, baron de)

général autrichien, né le 26 octobre i 725, à Lathuy, province du Brabant, et mort à Lintz, le 22 décembre 1819. Ce nom appartient à une famille de gentilshommes brabançons, pauvre et sans autre éclat que celui que reflète sur elle la gloire militaire de l’homme de guerre qui fait l’objet de cette notice. Voué aux études mathématiques, Beaulieu embrassa très-jeune la carrière des armes, et servit avec distinction dans la guerre de Sept-Ans, comme aide-de-carnp du maréchal autrichien Daun. La croix de Marie-Thérèse et un titre de baron furent la récompense de sa conduite aux batailles de Colin, de Breslau, de Leuthen et de Hochkirchen. Depuis 1763 jusqu’en 1789 Beaulieu, quoique revfîtu du titre de colonel d’état-major, se consacra presque exclusivement aux arts, auxscien-ces, et à l’éducation de son fils. A cette dernière époque, il reçut le grade de général-major, et le commandement de quelques trqupes destinées à étouffer la révolution brabançonne. C’est dans un combat livré aux insurgés, que, voyant son fils tomber mortellement blessé à ses côtés, et s’adressant à ses soldats : « Mes amis, leur dit-il, ce n’est pas le moment de pleurer, mais de vaincre ! » Devenu lieutenant-général et placé, en 1792, sur la frontière des Pays-Bas, Beaulieu se défendit bravement contre les attaques

du général Biron, et refoula les Français jusque sous les murs de. Yalenciennes. Ce fait d’armes, le premier des guerres de la Révolution, fut suivi de divers succès en Flandre et dans la province du Luxembourg, où avec d,500 hommes, il soutint un jour les efforts de l’armée de la Moselle, guidée par Jourdan.

En 1796, la renommée militaire de Beaulieu lui valut le commandement en chef de l’armée d’Italie. Mais cette faveur fut fatale à sa gloire. Le soldat intrépide, le général consommé, fut constamment battu par le jeune vainqueur de Monte-notte. Poursuivi à outrance sur le Pô, sur l’Adda, au pont de Lodi, sur le Min-cio, l’expérience et l’audace de Beaulieu ne purent résister nulle part à l’impétuosité de Bonaparte, et il dut céder le commandement à Wurmser, que la fortune traita plus impitoyablement encore. Alors Beaulieu quitta le service, pour vivre dans la solitude où l’accompagnèrent l’estime et les regrets de son armée. Retiré, près de Lintz, dans un château qu’il avait acheté du produit de ses économies et des largesses de LéopoW ’ s’y livra à son goût favori pour l’étude et les soins agricoles, mais touj ours poursuivi, écrasé, sous le poids des souvenirs de la campagne de 1796.

Il est peu de soldats dont la vie ait été éprouvée par de plus cruels malheurs : son fils tué sous ses yeux, son gendre mortellement frappé à la bataille d’Oste-rach, ses trois frères aussi morts les armes à la main ; sa fortune, sa bibliothèque, son cabinet de médailles et d’antiquités, anéantis par les désastres de la guerre ; enfin,.cinquante années de glorieux services effacés par deux mois de revers, telles furent les douleurs qui attristèrent la vie d’un général estimable sous tous les rapports. Beaulieu a laissé, dit-on, sur ses campagnes, des mémoires qui sont encore inédits.

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