Page:Mullié - Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, I.djvu/49

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
BEA
BEA
( 46 )

Rappelé à l’activité après la révolution de Juillet, il fut nommé colonel du 57e régiment de ligne en 1831 ; commandeur de la Légion d’honneur le 30 avril 1835, et maréchal-de-camp le 12 avril 1839. Il avait commandé le département de Vaucluse jusqu’en septembre 1842, époque de son passage dans la section de réserve, et avait été mis à la retraite en avril 1848. Cet officier général est mort à Paris, le 28 mars 1849, âgé de 69 ans.

BEAUHARNAIS (EUGÈNE de)

Fils adoptif de l’Empereur et vice-roi d’Italie, naquit à Paris, le 3 septembre 1781, du général Alexandre de Beauharnais et de Joséphine Tascher de la Pagerie.

En 1794, après la mort de son père sur l’échafaud révolutionnaire, Joséphine étant en prison, ses deux enfants Eugène et Hortense avaient été livrés à des mains étrangères par les comités des sections ; une vieille gouvernante prit soin de la jeune Hortense ; Eugène fut mis en service et en apprentissage chez un menuisier. Lorsque sa mère eut épousé le général Bonaparte, il entra dans la carrière militaire en qualité d’aide-de-camp de son beau-père ; mais avant de partir pour l’Italie, il compléta son éducation imparfaite. — Il fit partie de l’expédition d’Égypte et se trouva aux actions les plus meurtrières : à l’attaque de Suez, où il entra le premier, à la tête de l’avant-garde, le 8 novembre 1798, et mérita le grade de lieutenant. De retour en France, il fut fait chef d’escadron sur le champ de bataille deMarengo. En 1802, il fut fait colonel ; il devint général de brigade au commencement de 1804, et le 4 juin de la même année, jour anniversaire de Marengo, Napoléon, empereur, donna à son beau-fils le titre de Prince français, et l’année suivante celui d’archichancelier d’État et de grand officier de la Légion d’honneur ; il n’avait encore que 24 ans. Bientôt après, Eugène fut chargé, en qualité de vice-roi, de l’administration du royaume d’Italie (7 juin 1805). Il se tira avec honneur de cette tâche si difficile.

Après la campagne de 1805, il épousa la princesse Auguste Amélie de Bavière, et Napoléon l’investit du titre de Prince de Venise, le déclara son fils adoptif et l’héritier présomptif de la couronne d’Italie.

En 1809, 100,000 Autrichiens attaquèrent l’Italie. Eugène perdit d’abord la bataille de Sacile, inais il prit sa revanche dans vingt combats brillants qui le-conduisirent aux portes de Vienne, et cette marche glorieuse fut couronnée par la bataille de Raab, que Napoléon appelait une petite fille de Marengo.

Ce fut pendant la campagne de 1809 qu’Eugène commanda en chef pour la première fois. Parti de Milan le 5 avril, il alla à la rencontre de l’archiduc Jean, qui s’avançait sur l’Isonzo avec des forces considérables, éprouva un échec sur la Piave qui ne le découragea pas. Aidé des généraux Macdonald, Baraguay d’Hilliers, Barbou, Grenier, Broussier, il repoussa bientôt l’ennemi, s’empara de Vicence et de Bassano, battit complètement l’archiduc à la bataille de la Piave, et s’empara de toutes les positions sur le revers des montagnes de la Carinthie.

Pendant qu’il poursuivait sa marche victorieuse vers les frontières de la Hongrie, il apprit que le général autrichien, Jellachich, cherchait à se réunir à l’archiduc Jean. Eugène l’attaque et l’oblige a mettre bas les armes avec la totalité des troupes qu’il commandait. Le succès de cette journée décisive lui permit d’opérer sa jonction avec la grande armée sur les hauteurs de Somering.

On remarqua avec étonnement que le vice-roi, depuis le passage de la Piave jusqu’à Somering, fit aux ennemis un