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Neufchâtel, du duc de Viceace et du docteur Yvan. Il veut voir Durocet l’embrasser une dernière fois. Cette scène a été déchirante

« Duroc mourut dans la nuit.

« La nouvelle que Duroc a cessé de souffrir arrive à Napoléon à son quartier général de Gorlitz. L’Empereur ordonne que son corps soit transporté à Paris pour y être déposé sous le dôme des Invalides. Il veut acheter de ses propres deniers la maison où Duroc est mort, et charge le pasteur du village de placer, à l’endroit où fut le lit du maréchal, une pierre monumentale qui dise à la postérité :

« Ici le général Duroc, duc de Frioul, grand maréchal du palais de l’empereur Napoléon, frappé d’un boulet, a expiré dans les bras de son Empereur et de son ami.

« La garde et la conservation de ce’mp-nument sont une charge qui doit grever désormais la propriété de la maison, et c’est à cette condition que Napoléon en fait don à celui qui l’occupe actuellement comme locataire. Le pasteur, le juge et le donateur sont appelés et reçoivent les fonds nécessaires à l’accomplissement de la volonté de Napoléon.

« Les instructions de l’Empereur ne furent point remplies. — Un ordre de l’état-major russe fit saisir, entre les mains du pasteur Hermann, à Markers-dorf, la somme destinée à élever un monument à la mémoire d’un guerrier mort sur le champ de bataille. » (Manuscrit de 1813.)

—« Napoléon, au siège de Toulon, distingua et s’attacha un jeune officier du train, qu’il eut d’abord beaucoup de peine à former ; mais dont il a tiré depuis les plus grands services ; c’était Duroc, qui, sous un extérieur peu brillant, possédait les qualités les plus solides et les plus utiles ; aimant l’Empereur pour lui-même, dévoué pour le bien, sa- T. 1.

chant dire la vérité à propos. Grand maréchal, il avait mis le palais sur un pied admirable et dans l’ordre le plus parfait. A sa mort, l’Empereur pensa qu’il avait fait une perte irréparable, et une foule de personnes l’ont pensé comme lui. L’Empereur disait que Duroc seul avait eu son intimité et possédé son entière confiance. »

(MÉMORIAL.)

— « Duroc avait des passions vives et tendres qui répondaient peu à sa froideur extérieure. J’ai été longtemps pour le savoir, tant son service était exact et régulier. Ce n’était que quand une journée était entièrement close, quand je reposais déjà, que la sienne commençait.

« Duroc était pur et moral, tout à fait désintéressé pour recevoir, extrêmement généreux pour donner. (MEMORIAL.)

— « Duroc influait plus qu’on ne pense sur la détermination de l’Empereur ; sa mort a peut-être été, sous ce rapport, une calamité nationale ; elle fut une des fatalités de la carrière de Napoléon. » (LAS GAZES, MEMORIAL, tome 2.)

— Napoléon avait résolu de rendre aux cendres de Duroc des honneurs extraordinaires. — Ce fut sous le nom de Duroc qu’il fit, en 18d5, le voyage de la Malmaison à Rochefort ; et s’il lui eût été permis de vivre en Angleterre, il aurait porté le titre et le nom de colonel Duroc.

Le nom de Duroc est inscrit au côté Est de l’arc de triomphe de l’Étoile.

DUROSNEL (ANTOINE-JEAN-AUGUSTE-HENRI, comte)

né à Paris le 9 novembre 1771, est fils d’un chef de bureau au ministère de la guerre. 11 reçut une éducation soignée et fut destiné à la carrière militaire.

D’abord aide-de-camp du général d’Ar-ville, il passa rapidement par tous les grades, et fut nommé, sous le Directoire (27 juillet 1799), colonel du 16e régiment

DUR