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BAU {’ un combat terrible s’engage entre le Renard et l’ennemi qui compte un équipage nombreux, et foudroie nos braves marins du feu de ses vingt-deux’caronades.

Pendant trois quarts d’heure le Renard fit pleuvoir sur le pont ennemi une grêle de projectiles ; on se battait vergue contre vergue ; les deux navires étaient littéralement hachés par les boulets ; l’avantage était à nous et l’ennemi ne pouvait nous échapper sans l’arrivée de la frégate sous la protection de laquelle il se réfugia et qui le remorqua au. large, l’arrachant ainsi à la colère de nos braves.

Sur 94 hommes composant l’équipage du Renard, 14 furent tués et 28 blessés dans l’action. Au nombre des derniers ; se trouvait le lieutenant Baudin à qui ce combat valut le grade de capitaine de frégate.

La Restauration le mit en non-activité, mais le repos lui pesait ; il entra dans’ la marine marchande, ce fut alors, assure-t-on, qu’avec quelques camarades, il forma le projet abandonné d’alier à Sainte-Hélène délivrer Napoléon.

1830 rendit ses épaulettes au capitaine au long cours. A la fin de 1833, il fut enfin nommé capitaine de vaisseau, et en 1838, trente ans après le jour où il avait perdu un bras au service de son pays, il fut promu au grade de. contre-amiral.

A cette époque fut résolue l’expédition contre le Mexique. L’amiral Baudin fut chargé du commandement de l’escadre. Arrivé devant les côtes de la Nouvelle-Espagne avec vingt-trois bâtiments, l’amiral épuisa, pendant un mois, toutes les voies de conciliation. Il fallut recourir à la force, et le 27 novembre 1838, la frégate amirale la Néréide, la Gloire et riphigénie, et les bombardes le Cyclope et le Vulcain, ouvrirent un feu terrible contre Saint-Jean-d’Ulloa, forteresse regardée imprenable par les Mexicains, et qui commande le port et la ville de

•) BAU la Véra-pruz. Quelques heures suffirent pour éteindre le feu des Mexicains, et le lendemain matin, la garnison de Saint-Jean-d’Ulloa, qui n’était plus qu’un monceau de ruines, nous livrait cette forteresse et la ville de la Véra-Cruz. L’amiral Baudin permit aux Mexicains de laisser dans cette ville 1,000 hommes de troupes pour y maintenir l’ordre.

Pendant le combat, un boulet tombé sur la dunette où se trouvait l’amiral, avait failli l’emporter ainsi que tout son état-major.

On sait la part brillante que prit à cette expédition le prince de Joinville, commandant la corvette la Créole. Le jeune prince y montra un rare courage et le sang-froid d’un vieux marin. Cependant le gouvernement mexicain, loin d’être suffisamment averti par cette rude leçon, se refusa de nouveau à céder. L’amiral et les troupes sous ses ordres eurent à combattre de nouveau, et ce fut toujours victorieusement. Le canot monté par M. Baudin, fut criblé de balles dans le combat du 5 décembre, et plusieurs marins" furent tués. Le résultat de cette affaire fut le désarmement de la Véra-Cruz, la déroute complète des Mexicains, dont le général Santa-Anna eut une jambe emportée, et enfin une paix par laquelle la France obtint satisfaction.

M. Baudin fut nommé vice-amiral le 22 janvier 1839. En 1840, il reçut le cordon de commandeur et fut investi d’une mission militaire et diplomatique près de la République de Buenos-Ayres, ainsi que du commandement en chef des forces navales dans les mers de l’Amérique du Sud. •.

Depuis lors, M. Baudin a eu, pendant quelque temps, le portefeuille de la marine.

BAUDRAND (MARIE-ETIENNE-FRANÇOIS-HENRI)

né le 21 août 1774 à Besançon (