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de Lœwenberg, de Leipzig et de Hanau, et l’Empereur lui donna la croix de com-m’andeur de la Légion-d’Honneur, le 4 décembre ; le 25 il était à Neufbrisack, chargé de surveiller les travaux et les approvisionnements de cette place. Au moment de l’investissement, et lorsqu’il se disposait à se retirer avec sa brigade sur Schelestadt, ’ il reçut l’ordre suivant : a Par ordre du général Grouchy, lieutenant de la droite de l’armée, il est ordonné au général Dermoncourt de se jeter de sa personne dans la place de Neufbrisack et de la défendre jusqu’à la dernière goutte de son sang. Le général de division GROUCHY. » Et les Autrichiens n’y sont pas entrés.

Après l’abdication, il fit sa soumission à Louis XVIII, qui le nomma chevalier de Saint-Louis, le 17 septembre, l’employa au quartier général de la 5" division militaire, le 23 du même mois, et lui confia, le 10 octobre, le commandement supérieur de Neufbrisack, qu’il lui retira le 2 janvier 1815. Au retour de l’île d’Elbe, l’Empereur le rétablit, le 25 mars, dans ce commandement. Il soutint avec succès le second blocus de Neufbrisack. Remplacé, le 6 octobre 181u, on le mit à la retraite, le 26 septembre 1821. Relevé de cette position à la Révolution de 1830, il reçut, le 7 mars 1831, le commandement du département de la Haute-Loire, et celui de la Loire-Inférieure, le 24 avril 1832. Le ministre avait envoyé le général Dermoncourt dans la haute Bretagne avec l’intention de mettre fin aux agitations qu’il avait volontairement laissé grandir jusqu’alors. A peine arrivé à Nantes, le général s’aperçut qu’on ourdissait une grande conspiration et qu’elle ne tarderait pas à éclater ; qu’un chef y était attendu, et que ce chef devait être madame la duchesse de Berri. Il fit ses dispositions militaires. La princesse par-

vint en Vendée, le 16 mai, et les Bretons apprêtèrent leurs armes. Cependant il n’y eut point unanimité parmi eux, puisque de douze divisions dont on voulait composer l’armée royale, sept se prononcèrent contre le soulèvement, soit parce qu’on manquait de fusils et de munitions, soit parce que les événements du Midi n’étaient point de nature à encourager, soit enfin, comme l’écrivait, le 17, M. de Coislin à la duchesse, qu’une prise d’armes sans le concours de l’étranger parût devoir amener l’entière destruction du parti royaliste en France. Madame la duchesse de Berri persista et ordonna à tous d’être prêts pour le 24. Le commandement en chef était déféré à M. de Bourraont. Mais celui-ci pensait comme M. de Coislin, et les royalistes de Paris, qui partageaient l’opinion de MM. de Coislin et de Bourmont, avaient envoyé M. Berryer à la duchesse, afin de l’éclairer sur sa position ; de là l’indécision des ordres et des mouvements. La duchesse, malgré sa promesse à M. Berryer, se décida à agir, et la prise’ d’armes fut fixée par elle, d’accord avec M. de Bourmont, à la nuit du 3 au 4 juin.

Pour le général Dermoncourt, auquel les détails échappaient, la guerre civile était imminente. Il prit aussitôt son parti ; c’étaif de s’emparer des chefs et de multiplier ses postes à l’effet d’empêcher les rassemblements.

Le 4, le tocsin se fit entendre, et la guerre commença, guerre d’embuscade et de surprise, qui coûte du sang et qui se prolonge sans résultats définitifs.

Marches et contre-marches, visites et attaques des châteaux, combats partiels, arrestation de quelques chefs, poursuite incessante des autres, direction militaire qui ne laisse aucun repos, et qui exige une activité et une intelligence peu communes, voilà ce que fit et fit faire le général Dermoncourt pendant la durée de


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