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grenadiers et sergent-major les 4 avril et 3 juillet 1792, il fit la campagne de cette année à l'armée du Nord, se trouva au combat de Quiévrain, et embarqua à Lorient pour la Martinique, avec le général Rochambeau. Arrivé à Saint-Domingue, il parvint à ramener aux commissaires de la Convention, Polverel et Santhonax, les troupes qui tenaient encore pour d'Esparbès, gouverneur dépossédé.

Le 1er novembre, à la tête de sa compagnie, tous les officiers étant malades, il s'empara du morne Pellé sur les noirs, et les força de fuir.

Mis à l’ordre de l’armée, le 19 décembre, pour ce fait de guerre, il reçut le même jour le grade de lieutenant, et celui de capitaine le 28.

Il partit, le 1er octobre 1793, pour Philadelphie, afin d’y rétablir sa santé. Pris par des corsaires bermudiens, rejeté en mer par une tempête, il gagna enfin Philadelphie, où la fièvre jaune sévissait d’une manière si cruelle, qu'en deux mois elle enleva 22.000 colons.

Atteint de ce mal affreux, il eut le bonheur d’échapper à ses suites. Il profita, pour rentrer en France, du départ d’un grand convoi de la baie de Chesapeake, qui eut lieu le 2 floréal an II, et il arriva à Brest le 23 prairial.

Emprisonné pendant quelques jours comme tous ceux qui venaient d’outre-mer, attaché ensuite à l’armée des côtes de Brest, il combattit à Quiberon le 23 messidor, et retourna à Brest, où il remplit les fonctions d’adjudant de place. Le 12 vendémiaire an IV, il était à Paris, et le 13, il défendait la Convention au combat de Saint-Roch.

Nommé le 23 germinal an IV aide-de-camp du général Alexandre Dumas, il se rendit avec lui en Italie, puis, après la bataille de Rivoli et la reddition de Mantoue, il le suivit dans le Tyrol. Au passage du Lavis, il sauva la vie à l’aide-de-camp Lambert, que le torrent entraînait. S’apercevant qu’une redoute, défendue par 60 Autrichiens, et placée à la tête du village de Faner, situé à mi-côte, incommodait la division, il se mit à la tête de 50 grenadiers, se porta au-dessus de la redoute, la prit à revers, s’en empara, et ramena les Autrichiens prisonniers.

Il se distingua à l’enlèvement du pont de Newenark et à la prise de Bolgiano. On marchait sur Brixen. L’ennemi était posté à Clausen, sur l’Eisach, et l’entrée de cette petite ville se trouvait défendue par un pont couvert de 200 mètres de longueur. La fusillade engagée sur ce pont ne permettait pas à la cavalerie de passer. L’aide-de-camp Dermoncourt mit pied à terre avec une vingtaine de dragons, et, sous le feu de l’ennemi, dégageant le pont en jetant dans l’Eisach tout ce qui l’encombrait, livra le passage au général Dumas et à toute sa colonne, et Bixen tomba bientôt au pouvoir de nos troupes. En avant et à une lieue de cette ville, le général Dumas se trouva seul à lutter contre un escadron ennemi ; son aide-de-camp Dermoncourt se précipita aussitôt à son secours et reçut une blessure grave à l’épaule. Le général en chef Bonaparte, informé par le général Joubert de la belle conduite de ce brave officier pendant la campagne, le cita avec éloges dans son rapport au gouvernement.

Passé comme capitaine dans le 3e régiment de dragons le 6 brumaire an VI, il servit en Suisse, s’embarqua à Toulon le 30 floréal avec l’armée expéditionnaire d’Orient, et fit les campagnes d’Égypte et de Syrie jusqu’en l’an IX. A la bataille d’Aboukir, le 7 thermidor an VII, le colonel Duvivier, qui avait la cavalerie sous ses ordres, ayant été tué, le capitaine Dermoncourt lui succéda dans ce commandement jusqu’à son remplacement par le général Roise, et se conduisit avec autant d’intelligence que de courage.

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