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bataille d’Iéna, au combat de Pustulck, le 26 décembre 1806, pendant lequel, le général Treilhard ayant été blessé, De-laage prit le commandement provisoire de la division, avec laquelle il poursuivit les Russes dans leur retraite sur Ostro-lenka et leur prit des caissons, des bagages et 160 traînards : puis, à l’affaire en avant de Tikoczin, deux régiments français de cavalerie légère se trouvant ramenés par des forces très-supérieures, il chargea si impétueusement les Russes avec le 21e régiment de chasseurs, qu’il arrêta leur poursuite et dégagea plusieurs officiers entourés par les Cosaques.

Créé baron de l’Empire dans le cours de 1808, il prit au mois d’octobre de la même année le commandement de la cavalerie du 5’ corps de l’armée d’Espagne. Il se distingua l’année suivante au siège de Saragosse et à la bataille d’O-cana, et fut cité honorablement dans les rapports des maréchaux Lannes, Soult, Mortier et Suchet.

Mis en disponibilité pour cause de santé le 21 mai 1811, à peine rétabli, un ordre du 12 janvier 1812 lui prescrivit de se rendre à Mayence pour y remplir les fonctions de chef d’état-major de la lre division du 3e corps, avec lequel il fit la campagne de Russie sous les ordres du maréchal Ney. Chargé ! de l’attaque de Krasnoë le 2 août, et d’enlever les deux ouvrages qui flanquaient l’enceinte de Smolensk le 17 du même mois, il s’apprêtait, à la bataille de la Moskowa, à prendre avec une brigade deux redoutes au centre de la ligne des Russes, lorsque deux graves blessures le contraignirent à se retirer sur les derrières de l’armée. Un décret rendu à Moscou le 18 octobre le nomma général de brigade. A sa rentrée en France, il fut chargé, le 17 juin 1813, du commandement du Calvados. Conservé dans cet emploi à la paix de 1814,

et successivement chevalier de Saint-Louis le 29 juillet, et commandeur de la Légion-d’Honne.ur. le 14 février 1815, il fut mis en non-activité à dater du 1" de ce même mois. Napoléon, à son retour, lui confia le commandement du département des Deux-Sèvres, où des troubles venaient d’éclater. Ses efforts pour éviter cette nouvelle guerre civile ne furent pas complètement vains : il réprima quelques manifestations qui eurent lieu à Thouars le 19 juin. Après la signature de l’acte de pacification, le général De-laage, ayant remis à M. d’Autichamp son commandement sur la rive gauche de la Loire, retourna dans le département des Deux-Sèvres, où il reçut le 8 août l’ordre de se retirer dans ses foyers.

Compris comme disponible dans le cadre de l’état-major général le 30 décembre 1818, et mis prématurément à la retraite le 30 août 1826, la révolution de 1830 se rappela ses loyaux services et l’employa dans le département de Maine-et-Loire dès le 19 août. Placé par son âge dans le cadre de disponibilité le 22 avril 1831, il a été admis à la retraite par l’ordonnance du 5 avril 1832.

Le général Delaage est mort à Angers le 22 décembre 1840.

DELARORDE (HENRI-FRANÇOIS, comte)

fils d’un boulanger, naquit à Dijon (Côte-d’Or), le 21 décembre 1764, et fit ses études au collège de cette ville. Il les avait à peine terminées, lorsqu’il s’engagea. A l’époque de la révolution, il était parvenu au grade de sous-officier. En 1792, il entra dans le 1" bataillon des volontaires de la Côte-d’Or, fut élu lieutenant de sa compagnie, et se rendit avec son corps à l’armée que commandait La-fayette. La première fois qu’il se distingua, ce fut le 3 juin, au combat de Gli-suelle, près Maubeuge, où, pendant l’ac-

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