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Sa belle conduite à Lutzen et à Baut-zen le fit nommer général de division.

Il commanda une division de la jeune garde aux batailles de Dresde et de Leipzig. Après la défection des Saxons et des confédérés du Rhin, il fit partie de l’ar-rière-garde, sous les ordres d’Oudinot, pour protéger la retraite de l’armée contre Bernadotte et ses Suédois.

Il défendit avec non moins de courage le sol de la patrie en 1814, mais blessé grièvement à Brienne-(29 janvier 1814), au commencement de l’aciion, il refusa de quitter le champ d’honneur ; il reçut une seconde blessure, qui cette fois était mortelle. Il se fit transporter mourant à Paris, où il expira le 18 février suivant. • Decouz emporta dans la tombe l’estime de ses compagnons d’armes et les regrets de Napoléon.

DEGRÉS (DENIS)

préfet maritime à Lorient, ministre de la marine en 1802, vice-amiral, sénateur, grand officier et chef de la 10’ cohorte de la Légion-d’Honneur en 1804, inspecteur général des côles de la Méditerranée, grand cordon de la Légion-d’Hoiineur en 1805, grand officier de l’Empire en 1806, duc en 1813.

Decrès naquit à Château-Vilain (Haute-Marne) le 18 juin \ 761. Des traditions de famille, des études spéciales, un goût prononcé pour le service de la marine, le déterminèrent, bien jeune encore, à suivre cette brillante et périlleuse carrière. Il y fut admis comme aspirant, le 17 avril 1779 ; son zèle, son intelligence précoce le firent nommer garde de la marine en 1780.

Embarqué sur la frégate le Riche-mond, qui faisait partie de l’escadre aux ordres du comte de Grasse, il se signala dans les divers combats que cette armée navale eut à soutenir dans la mer des Antilles.

Il donna surtout des preuves d’une rare intrépidité à la journée du 12 avril 1781. La fortune avait trahi nos efforts, plusieurs de nos vaisseaux étaient déjà devenus la proie de l’ennemi, d’autres étaient désemparés ; il ne restait plus de chances de salut, on allait s’éloigner de ce lieu de désastre, lorsqu’une bordée brise les mâts du Glorieux et l’expose aux plus grands périls. A l’aspect de l’état de détresse de ce bâtiment, Decrès jure de le sauver. Il s’élance dans un canot, porte la remorque d’une frégate au Glorieux, et le préserve ainsi d’une ruine inévitable. Le jeune aspirant fut immédiatement promu au grade d’enseigne, et se concilia par cet acte de bravoure la bienveillance et l’affection de ses supérieurs.

L’année suivante, il se fit remarquer au combat où deux frégates s’emparèrent du vaisseau anglais l’Argo. Ses talents, ses services, les missions dont il s’était acquitté avec autant de zèle que de succès, lui valurent, le 25 mars 1786, le grade de lieutenant de vaisseau.

Embarqué.bientôt après sous les ordres de M. Kersaint, pour aller constater la réalité des lacs de bitume de la Trinité espagnole, Decrès envoya au maréchal de Castries, alors ministre de la marine, le journal des opérations relatives à cette expédition. .

De retour en France, au moment où -la Révolution venait d’éclater, il reçut presque aussitôt l’ordre de se rendre à Brest, où il passa sur la Cybèle comme major de la division que M. de Saint-Félix conduisait dans les mers de l’Inde.

Le 6 février 1792, l’escadre, croisant en vue de la côte de Malabar, s’aperçoit qu’un bâtiment de commerce français, capturé par les Marattes, était amariné sous la protection du fort Coulabo. Decrès propose à l’amiral de l’enlever à l’abordage ; il arme trois canots de la

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