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le général Vialannes, le chassant devant lui jusqu’à trois lieues du champ de bataille, ramassa sur son chemin, sans éprouver aucune résistance, un grand nombre de prisonniers, de chevaux et plusieurs drapeaux.

Ainsi, en résumé, la marche rétrograde de Bernadolte mit à même Davoût de se couvrir d’une gloire immortelle et de porter au plus haut point la réputa-tation de l’infanterie française. — Le maréchal avait pris cent-quinze pièces de canon en batterie et fait 4 à 5,000 prisonniers, n’ayant avec lui que 900 chevaux, tandis que l’ennemi en avait 12,000 soiîs les ordres de Blûcher.

Un ordre du jour fit connaître à l’armée que l’Empereur, voulant témoigner sa satisfaction à l’armée du maréchal Davoût (3e corps), par la plus belle récompense pour des Français, avait ordonné que ce corps entrerait le premier à Berlin le 25 octobre. En effet, dix jours après, Berlin vit entrer dans ses murs le maréchal Davoût à la tête du 3e corps qui avait battu la principale"armée prussienne, commandée par le roi et le duc de Bruns-wick. Ce dernier était mourant. Le roi avait passé l’Oder. Le titre de prince d’Eckmùlh fut donné au maréchal sur le champ de bataille, dans la campagne d’Autriche en 1809.

Après la bataille de Wagram où il fit des prodiges de valeur, le prince d’Eckmùlh, nommé commandant en Pologne, gouverna ce pays avec un despotisme outré qui lui mérita les reproches de l’Empereur. Dans la campagne de. Russie, il battit l’ennemi à Mohilow, et à la bataille de la Moskowa où il fut blessé et eut plusieurs chevaux tués sous lui, il donna de nouvelles preuves de sa bravoure et de son habileté.

Après la retraite de Moscou, il établit

son quartier général à Hambourg ( 30 mai 1813) ; il y fut bientôt assiégé par l’ennemi victorieux. En vain, les armées russe, prussienne et suédoise, formant un total de 80,000 hommes, cherchèrent-elles à s’emparer de la place et à ébranler la fermeté du prince d’Eckmùlh, leurs menaces et leurs efforts furent également inutiles. Ce ne fut qu’au mois d’avril 1814 qu’il consentit à remettre Ja place non aux généraux ennemis, mais au général Gérard, porteur des ordres de Louis XVIII.

Pendant la première Reslauraiion, il vint se retirer dans sa terre de Savigny-sur-Orge.

Après le retour de l’île d’Elbe, appelé par Napoléon au ministère de la guerre, Davoût, de concert avec l’Empereur, organisa en trois mois l’armée française sur le pied où elle était avant les événement de 181-4, et créa d’immenses ressources militaires pour la défense du pays. Toutes les mesures avaient été prises pour que, dans le courant du mois d’août, 800,000 hommes fussent sur pied, armés et équipés. Tous les ordres, toutes les instructions émanés à ce sujet, du maréchal prince d’Eckmûhl, peuvent être considérés comme des modèles d’organisation tant pour l’offensive que pour la défensive. A Paris, on fabriquait ou l’on réparait jusqu’à 2,000 fusils par jour ; l’activité de toutes les manufactures d’armes fut quadruplée ; le ministre de la guerre fit donner à la cavalerie 12,000 chevaux de gendarmes tout dressés, et quinze jours après ceux auxquels on avait payé comptant le prix de leurs chevaux, se trouvaient déjà remontés.

Après le désastre de Waterloo, Davoût reçut le commandement général de l’armée réunie sous les murs de Paris.

Le 3 juillet, il se disposait à livrer bataille àWellington et à Bliicher, et toutes

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