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une charge, ses troupes se replièrent et vinrent se ranger derrière l’infanterie, et le général Morand, les attaquant à son tour, les dispersa dans la plaine.

Tandis que ces événements se passaient à- la gauche de l’armée française, le général Friant lança ses tirailleurs dans la direction des villages de Poppel et de Tauchwitz, qui obligèrent la brigade du prince Henri à se retirer.

Les trois divisions prussiennes engagées avant été forcées de rétrograder, la droite de la division Morand gagna du terrain. Le général de Billy, à la tête du 61e régiment, s’avança vers la tête du ravin qui conduit à Rehausen. Une masse d’infanterie, soutenue par un grand nombre de bouches à feu, y était postée. L’engagement fut terrible, on était à portée de pistolet, et les rangs français étaient rapidement éclaircis par la mitraille. Le général de Billy y fut blessé mortellement. Mais tous les efforts de l’ennemi ne purent empêcher la division Morand de marcher en avant. Les Prussiens firent renforcer leur droite pour arrêter les progrès de l’aile gauche des Français, tandis que quelques compagnies de tirailleurs filaient le long du vallon. Depuis que le duc de Brunswick avait été forcé de quitter le champ de bataille et avait eu un cheval tué sous lui, le roi de Prusse conduisait en personne toutes les attaques. La gauche des Français étant dégarnie de cavalerie, ce prince voulut tenter d’enfoncer l’infanterie pour tourner ensuite la division Gu-din ; mais le maréchal Davoût, devinant les intentions du roi de Prusse, envoya le général Morand pour empêcher cette manœuvre. Morand, disposant son artillerie sur un contre-fort qui dominait tous les environs,- prit en flanc l’armée prussienne et mit le désordre dans ses rangs.

Le maréchal Davoût profitant du succès de ses deux ailes, fit avancer le cen- T. I.

tre de son corps d’armée, et faisant attaquer le village de Tauchwitz par le général Gudin, l’armée prussienne se retira en désordre laissant sur les hauteurs de Hussenhausen la plus grande partie de son artillerie.

Les deux divisions de réserve, commandées par le général Kalkreuth, se mirent alors en ligne. Le prince de Prusse, commandant les grenadiers, et le général Blûcher qui avait rallié toute la cavalerie appuyaient le mouvement. Le général Kalkreuth tint ferme pendant quelque temps ; mais, voyant sa droite débordée par le général Morand, e’t écrasée par la batterie de Sonemberg dont le feu plongeant balayait toute la plaine, il fut forcé de reprendre sa position première ; le maréchal Davoût se rendit à l’aile droite qui achevait de décider la victoire par un mouvement de conversion, dirigea sa gauche sur le Sonnemherg, et envoya sur. la gauche des plateaux d’Eckarts-berg la division Gudin, qui débouchait des villages de Tauchwilz et de Poppel.

Une des deux divisions de réserve de l’armée prussienne étant presque tournée, prit position vers les quatre heures en avant d’Eckartsberg. Une forte batterie la soutenait. Le maréchal Davoût la fit attaquer par la Division Gudin qui se forma en bataille au pied de ces hauteurs. 400 hommes des 12’ et 21° régiments gravirent, sous les ordres du général Petit, l’escarpement sans riposter au feu de l’artillerie qui pleuvait sur eux, et chargèrent à la baïonnette. Pence temps, le général Grandeau, en tête de la division Friant, arrivait parla droite sur le plateau avec le IIIe régiment. A la vue de ce renfort, les Prussiens abandonnèrent précipitamment leur position, la dernière qui leur restât, laissant vingt-deux pièces de canon au pouvoir des Français. L’ennemi fut poursuivi jusqu’à la nuit ; il éprouva une telle panique, que u

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