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rendit à Benavente avec sa brigade, se porta successive-ment sur les villes de Toro, Zamora, Salamanque dont il s’empara, et reprit sur les insurgés deux pièces de canon de la garde impériale qui étaient tombées en leur pouvoir. Le général Darricau enleva aussi de vive force le pont et la ville d’Alcantara, Lors de la mort du général Lapisse, tué à la bataille de Talavera de la Reina le 28 juillet 1809, il fut chargé du commandement provisoire des troupes de cet officier général, obtint le gouvernement de Séville le 10 mai 1810, et devint général de division le 31 juillet 1811.

Pendant que les maréchaux ducs de Dalmatie et de Trévise assiégeaient Badajoz, le général es-pagnol Ballesteros marchait sur Séville avec un corps d’élite, composé de 6 000 hommes d’infante-rie et de 300 chevaux. Darricau, hors d’état de défendre cette grande cité, qui n’avait pour garnison que 1 300 fantassins et 400 chevaux, se retira avec toutes les administrations civiles et militaires dans la Cartuxa, vaste couvent de Chartreux que le maréchal duc de Dalmatie avait fait mettre à l’abri de toute insulte au commencement de cette campagne. Il était déterminé à défendre ce poste jusqu’à la dernière extrémité, et même à tirer sur la ville si les habitants se fussent révoltés, mais les Sévillans restèrent calmes et attendirent dans une complète neutralité l’issue de cette expédition, qui fut sans résultat, car l’arrivée du duc de Dalmatie, avec sa colonne, força l’ennemi à abandonner sa position devant cette ville.

Le général Darricau eut, en janvier 1815, le commandement de la 6e division de l’armée du Mi-di, en Estradamure, sous les ordres du comte d’Erlon. C’est lui qui, dans la retraite d’Andalousie, s’empara de la ville ainsi que du fort de Chincella par assaut, il établit une batterie à trente toises du fort et contraignit la garnison à capituler.

A l’époque où l’armée anglaise fut obligée d’opérer sa retraite sur Ciudad-Rodrigo, Darricau at-taqua avec sa division l’arrière-garde ennemie à San-Munos, la battit, la dispersa et lui fit un nom-bre considérable de prisonniers. Il se couvrit de gloire à la bataille de Vittoria, où il fut atteint d’un coup de feu à l’avant-bras. Après avoir puissamment contribué aux succès des combats livrés de-vant Bayonne, il commanda, le 9 février 1814, le département des Landes et en organisa la défense. Il combattit aussi à la journée d’Orthez, rejoignit l’armée française à Tarbes, où il fut chargé, le 20 mars, du commandement de la lère division.

Le général Darricau se fit remarquer aussi à la bataille de Toulouse, où il repoussa, à la tête de cette division, toutes les attaques que les Anglais dirigeaient sur les trois points du canal, depuis la Garonne jusqu’à la route d’Albi. A la première rentrée des Bourbons, il fut créé chevalier de Saint-Louis et commandant supérieur de Perpignan.

Il occupait encore ce poste lorsque Napoléon revint de l’île d’Elbe. Le maréchal Pérignon, qui commandait à Toulouse, lui donna presque aussitôt l’ordre de livrer la citadelle de Perpignan aux troupes royales qui se présentèrent pour en prendre possession. Le général Darricau, au lieu de sui-vre les ordres du général, fit arborer le drapeau tricolore dans tout le département des Pyrénées-Orientales. Pour lui témoigner sa reconnaissance d’avoir préservé cette ville de la guerre civile, le conseil municipal de. Perpignan lui offrit une épée riche et superbe, portant cette inscription : La ville de Perpignan au lieutenant-général baron Darricau.

L’Empereur, l’ayant rappelé à Paris,