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de se replier sur Liège ; le prince de Cobourg fit lever le siège de Maestricht, et l’armée rétrograda jusqu’à Louvain, où se rendit enfiu Dumouriez.

Ce général voulut reprendre l’offensive et livra plusieurs combats où la valeur de Dampierre se fit encore remarquer et rendit assez de confiance au soldat pour qu’on pût risquer à Nerwinde un engagement général. Dampierre y commandait le centre de l’armée ; il sut conserver ses positions et seconda avec succès les efforts de l’aile droite ; mais, la retraite de l’aile gauche le laissant à découvert, il fut obligéde quitter le champ de bataille.

Dampierre rendait des services réels, mais on lui reprochait une ardeur inconsidérée et peu d’exactitude à exécuter les ordres du général en chef.

Après la défection de Dumouriez, il fut chargé du commandement en chef. Il n’avait que 30,000 hommes découragés contre des ennemis bien supérieurs ; il réussit cependant à s’emparer du camp de Famars ; mais il éprouva des pertes considérables en cherchant à dégager Condé.

Le 6 mai, il hasarda une attaque générale, deux ailes de son armée trop faible, mais pleine d’ardeur, s’avancèrent, l’une du côté de Valenciennes, l’autre jusqu’à Quiévrain, en renversant tout ce qui leur était opposé ; mais le cenlre ne put soutenir le feu des batteries autrichiennes, et après des efforts opiniâtres, Dampierre fut réduit à se retirer pour n’être pas enveloppé. Le lendemain, Dampierre attaqua la réserve autrichienne retranchée dans le bois de "Vico-gne, eut pendant le jour des succès contestés, se mit, vers le soir à la tête d’une de ses colonnes, et eui la cuisse emportée par un boulet. La retraite se fit en bon ordre, mais Dampierre mourut le lendemain.

La Convention lui décerna l’honneur du Panthéon.

DAMRÉMONT

né à Chaumont (Haute-Marne), le 8 février 1783. Charles-Marie, comte Denys de Damrémont, fut admis ù l’École militaire de Fontainebleau le 16 mai 1803.

En 1804, après avoir passé par les grades inférieurs, il sortit de cette école pour rentrer, en qualité de sous-lieutenant, dans le 12e régiment de chasseurs achevai. Nommé, en 1807, lieutenant aide-de-camp du général Defrance, il passa avec le même grade auprès du général Marmont ; et en cette qualité, il signa, en 1814, le traité de Chevilly. Dans les Cent-Jours, il fut nommé colonel. Il avait fait les campagnes de 1806 et 1809 à la grande armée et en Dalmatie, celles de 1811 et 1812 en Espagne et en Portugal, et enfin celles de 1813 et de 1814 à la grande armée. Resté sous les ordres du duc de Ra-guse, quand vint la Restauration, il ne tarda pas à être placé à la tête de la légion de la Côte-d’Or, et, dans ce commandement, continua à mériter la réputation d’un officier aussi sage qu’expérimenté.

Promu le 25 avril 1821 au grade de maréchal de camp, il fut, en 1823, appelé en cette qualité à un commandement dans le 5e corps de l’armée des Pyrénées.

Depuis 1823 jusqu’en 1829, il fut successivement employé comme inspecteur d’infanterie, membre d’une commission de révision de manœuvres de la même arme et fut attaché à une ambassade extraordinaire en Russie.

En 1830, il fit partie de l’expédition d’Afrique, où il commandait une brigade d’infanterie, et fut ainsi l’un des premiers à prendre possession de cette terre