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à Eylau, signala de nouveau son courage à Friedland, fut élevé au grade de général de brigade, et obtint le titre de baron de l’Empire en 1808.

Ce fut lui qui décida du succès de la bataille d’Essling, en enlevant le village de ce nom qui avait résisté à sept attaques consécutives. Ce brillant fait d’armes lui valut le grade de général de division, que l’Empereur lui conféra le 5 juin 1809. Il fit la campagne de Russie à la tête des Chasseurs de la garde, et y déploya beaucoup de courage. Après avoir échappé aux désastres de cette expédition, il fut chargé par l’Empereur, en 1813, d’organiser 12 nouveaux bataillons de la jeune garde, dont le commandement lui fut confié. Il conduisit ces troupes en Saxe, assista, le 16 octobre, à la bataille de Wachau, où il s’empara de la position de Dolitz, culbuta l’ennemi dans la rivière de la Pleiss, et lui enleva un grand nombre de combattants, parmi lesquels se trouvait le général Merfeld.

Le 30 du même mois, il contribua puissamment à repousser les efforts des Austro-Bavarois qui voulaient couper la retraite de l’armée française à Hanau. Curial prit part à toutes les affaires de la campagne de 1814, particulièrement à celle de Craone, sous l’Empereur, et de Paris sous Mortier. Ayant donné son adhésion aux actes du Sénat, il fut créé le 2 juin, par Louis XVIII, chevalier de Saint-Louis, Pair de France le 4, et grand officier de la Légion-d’Honneur le 14 juillet de la même année.

Devenu grand Cordon du même ordre, le 14 juillet 1813, il obtint ensuite le commandement de la 19e division militaire.

A son retour de l’île d’Elbe, Napoléon l’employa dans son grade à l’armée des Alpes, sous les ordres du maréchal Suchet ; mais ne l’appela point à la Chambre des Pairs, qu’il venait de créer.

A la seconde Restauration, le baron Curial reprit son siège au Luxembourg, fut créé gentilhomme de la chambre du roi, commanda, en 1823, une division en Catalogne, sous les ordres du maréchal Moncey, et devint commandeur de Saint-Louis (20 août 1823), premier chambellan et grand-maître de la garde-robe du roi.

Il assista au sacre dé Charles X. Pendant le voyage de Reims, il fit une chute grave. Depuis cette époque, sa santé s’altéra chaque jour davantage, et il mourut à Paris le 29 mai 1829.

Son nom est gravé sur l’arc de triomphe de l’Étoile, côté Est.

CUSTINE (ADAM-PHILIPPE, comte de)

né à Metz en 1740. Sous-lieutenant à 17 ans, colonel à 22 ans, après la guerre de SepiAns, où il se distingua assez pour être cité par le grand Frédéric ; il échangea son régiment de dragons contre un régiment d’infanterie qu’il conduisit en Amérique, dans la guerre de l’indépendance. Sa belle conduite dans cette expédition lui valut au retour le grade de général de brigade et le gouvernement de Toulon.

Député aux États-Généraux et partisan des idées nouvelles.

Général en chef de l’armée du Rhin en 1792, il prit Spire, Worms, Mayence, passa le Rhin et entra dans Francfort. Repoussé par les Prussiens, il se retira derrière les lignes de Weissembourg ; il réussit à s’excuser de cette retraite auprès de la Convention et reçut le commandement de l’armée du Nord.

A peine arrivé à son poste, il reçut Tordre de se rendre à Paris, accusé par le Comité de salut public d’avoir livré sans défense Mayence, son artillerie et celle de Landau et de Strasbourg.