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331 ) COU anglaise avec la garnison de cette forteresse, Courier, dont la santé s’était altérée pendant son séjour en Italie, demanda de l’emploi à la direction d’artillerie de Paris, faveur que le ministère lui accorda le 17 germinal an vin.

Nommé capitaine en premier le 11 germinal an x, et appelé à son corps, alors à Strasbourg, il y entretint une correspondance active avec l’helléniste Clavier et d’autres savants tant français qu’allemands.

Pendant ce temps, ses anciens camarades de l’École de Châlons, Duroc et Marmont s’occupaient de son avancement.

Ce fut en effet à leurs sollicitations que, le 6 brumaire an XII, le premier Consul le nomma chef d’escadron du 1er régiment d’artillerie à cheval en garnison à Florence. Membre.de la Légion-d’Houneur le 25 prairial an xn, il alla le 15 thermidor commander à Tarente 2 compagnies de son régiment, qui servaient à l’armée de Naples, et fit les campagnes des ans xm et xiv sous les généraux Gouvion-Saint-Cyr et Reynier.

Chef d’état-major de l’artillerie du corps établi en Calabre le 19 vendémiaire an xm, il remplit diverses missions que la situation du pays rendait souvent périlleuses.

En effet, à plusieurs reprises, il tomba entre les.mains des Calabrais insurgés.

« Pour m’en tirer, il a fallu plusieurs miracles, » inande-t-il à M. de Sainte-Croix. « Une fois, ajoute-t-il, pour éviter pareille rencontre, je montai sur une barque, et ayant forcé le patron de partir par le mauvais temps, je fus emporté en pleine mer. Nos manœuvres furent belles. Nous fîmes des oraisons, nous promîmes des messes à la Vierge et à saint Janvier, tant qu’enfin, me voilà encore. »

Pendant la campagne de l’an siv, il se signala à la bataille de San-Euphemia, et, à la tête d’un faible détachement, il battit à Cosenza une bande considérable d’insurgés.

C’était assez guerroyer, du moins pour lui, et nous le retrouvons au commencement de 1807 à Naples, traduisant les Traités de Xénophon, sur le commandement de la cavalerie et sur l’équitation, et vérifiant les préceptes d’hippiatrique de son auteur en galopant sans selle ni bride, sur un cheval sans fers ; puis de Naples il court à Rome, qu’il quitte pour Florence, Brescia et Milan, explorant les bibliothèques, et causant avec les érudits, sans souci des devoirs de sa profession, et oubliant qu’il a ordre de se rendre sans retard à l’armée d’Italie.

Aussi, arrivé à sa destination, le b février, fut-il mis aux arrêts sans appointe • ments. Appelé le 5 mars suivant à Livourne, en qualité de sous-chef d’état-major d’artillerie, las de demander inutilement un congé, il finit par envoyer sa démission, que l’on accepta le 10 mars 1809 ; mais, à peine de retour à Paris, il regrette sa démarche, sollicite sa réintégration, et heureux de l’avoir obtenue provisoirement, il part en toute hâte, oublie d’acheter un cheval, et assiste à pied à la bataille de Wagram.

« J’étais, en outre de cela, fort malade, écrit-il au général Gassendi, je me traînai cependant aux batteries de l’île d’Alexandrie, où je restai tant qu’elles firent feu. Les généraux me virent et me donnèrent des ordres, et l’Empereur me parla. »

Il quitte encore une fois l’armée, et gagne en toute hâte l’Italie. Mais, incorporé le 6 juillet dans le 2° d’artillerie à cheval, il s’était mis dans le cas d’être traité en déserteur, ce dont on le menaça ; il s’attjra, d’un autre côté, une non moins méchante affaire, en faisant, sans auto-

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