Page:Mullié - Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, I.djvu/32

Cette page n’a pas encore été corrigée

femme. L’histoire de son mariage est aussi extraordinaire que celle de sa vie indienne. A peine de retour en Europe, le général, auquel on supposait des richesses fantastiques, se vit environné d’une foulé de parents vrais ou faux qu’attirait le désir de partager la fortune du Nabab. Parmi eux se distinguait surtout la mère d’une charmante nièce pour laquelle elle demandait constamment un douaire. — « Je le veux bien, » dit le général ; et il donna 20,000 ducats. Les ducats furent refusés. La somme ne paraissait pas sans doute suffisante de la part d’un ex-prince indien. A la fin, Avita-bile épousa sa nièce. — « Ma foi, disâit-il, j’ai gardé mon argent, et, de plus, j’ai une femme. »

AVRIL (JEAN - JACQUES, baron)

né à Loudun (Vienne), le 11 novembre 1752. Entré de bonne heure au service il devint sous-lieutenant des milices coloniales de l’Ile-de-France le 18 janvier 1778. Le A janvier 1789 il devint capitaine d’une compagnie d’Hommes de couleur dans cette colonie.

Après le licenciement de ce corps, il revint en France en 1792, et passa dans son grade au lbe régiment des chasseurs à cheval en 1793, sous les ordres du général révolutionnaire Ronsin. Aprèsl’exé-cution de ce général et la dissolution de son armée, Avril passa sous les ordres de Hoche, se distingua dans la guerre de Vendée, fut nommé adjudant-général colonel, le 1er octobre, soutint avec succès de nombreux combats contre les Vendéens, fut promu général de brigade le 21 ventôse an m, et envoyé à la suite de l’affaire de Quiberon pour couvrir Lo-rient menacé par les Anglais et les royalistes ; il remporta à Locresto un avantage décisif, et eut pendant quinze mois le commandement de’Belle-Isle-en-Mer.

En l’an x’, il fut envoyé en Normandie contre les Chouans, servit trois ans dans ce pays, sortit vainqueur de plusieurs affaires, passa, en l’an vni, à l’armée d’Italie, sous les ordres de Masséna et de Brune, fit mettre bas les armes aux insurgés de l’État de Gênes et pacifia le pays.

De retour en France, il commanda successivement les départements desBou-ches-du-Rhône et des Basses-Pyrénées. Il alla ensuite commander en chef, pendant les années 1800 à 1807, la 11e division militaire. En février 1807 il fut chargé de couvrir Brest avec un corps de 4,000 hommes ; il conduisit cette troupe au deuxième corps d’observation de la Gironde et entra en Espagne. En juin 1808 il occupait Estremos et Evora dans l’Alentejo dont il eut peine à contenir les habitants. Forcé d’évacuer Estremos, il fut grièvement blessé par l’explosion d’une mine. Il marcha cependant pour châtier Villa-Viciosa également insurgée ; en août 1808, il fut fait comman-^ dant du château de Lisbonne.

Rentré en France, après la convention de Cintra, il fut renvoyé en-Espagne en novembre suivant et nommé gouverneur de la province de Bilbao. Il se fit remarquer dans ce poste autant par sa prudence et sa modération que par ses succès contré les guérillas ; une fausse dénonciation le fit appeler en septembre 1810 par Napoléon qui, ayant reconnu son erreur, lui confia le commandement du Pas-de-Calais.

A la fin de 1812, Avril demanda à’par-tager les périls de la grande armée et entra en février 1813 dans le corps d’observation de l’Elbe, commandé par Lauris-ton. A la’tête de sa brigade, il força le pontdeKœnigsberg, prèsdeMagdebourg, combattit les Russes à Asleben, se trouva à la prise de Hall, où, pendant près de huit heures, il couvrit l’artillerie française avec sa troupe. Il prit part à la bataille