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la fortune de l’Empereur, il assistait à Iéna et à Eylau. À cette dernière bataille, le maréchal était malade et avait à peine connaissance ; mais au bruit du canon ; il se fait attacher sur son cheval et vole au galop à la tête de son corps. Augereau déploya dans cette bataille une valeur chevaleresque ; le corps qu’il commandait souffrit beaucoup et fut presque entièrement détruit. Augereau fit encore la campagne de Catalogne en 1809, et, pendant l’invasion de la Russie, il commanda le corps d’armée qui occupait la Prusse. À Leipzig, le 18 octobre, il combattit bravement, mais là finit sa carrière de gloire. « Depuis longtemps, chez lui, a dit Napoléon à Sainte-Hélène, le maréchal n’était plus le soldat ; son courage, ses vertus premières, l’avaient élevé très haut hors de la foule : les honneurs, les dignités, la fortune, l’y avaient replongé. Le vainqueur de Castiglione eût pu laisser un nom cher à la France ; mais elle réprouvera la mémoire du défectionnaire de Lyon. »

En effet, chargé en 1814 du corps d’armée de l’Est, ii devait occuper les alliés qui s’avançaient par la Suisse et la Bourgogne sur Paris. Au lieu de seconder par d’habiles manœuvres, sur les flancs et les derrières de l’armée autrichienne, l’armée de Champagne, il resta immobile à Lyon, rendit la ville, se retira à Valence, et livra aux ennemis les routes qui devaient les conduire à Paris.

Après la déchéance il abandonna Napoléon et l’injuria dans ses proclamations. On alla jusqu’à dire que l’ayant rencontré se dirigeant sur l’île d’Elbe, il l’insulta.

Louis XVIII le fit pair de France et chevalier de Saint-Louis. Quand Napoléon revint le 20 mars, Augereau publia le 22 un ordre du jour pompeux en sa faveur.

Napoléon, plein de mépris pour tant de bassesse, laissa Augereau sans emploi.

Il mourut d’une hydropisie de poitrine le 12 juin 1816, dans sa terre de La Houssaye.

Augereau n’avait point d’instruction. Comme Masséna et Brune, c’était un déprédateur intrépide.— « II dut sa mauvaise conduite à son peu de lumières et à son mauvais entourage. » (Mémorial de Sainte-Hélène.)

AVITABILE (PAOLO bi BARTOLOMEO)

Lieutenant-général, chevalier.de la Légion d’honneur et du Mérite de Saint-Ferdinand, commandeur de l’ordre de Durany et de Rungit-Singh, grand cbrdOn dii Lion et Soleil âe Perse,’des deux Lions et Couronné de Perse et de l’Étoile brillante de ? eiig-Ab.

Àvitabile est né àÀgerolb (royaume de Naples), le 25 octobre 1791.11 commença par servir dans les iégiôhs provinciales, de 1807 à 1809, lorsque Joseph Bonaparte occupait le trône de Naples ; atteint par la conscription dans cette dernière année, il fut employé dans le corps royal de l’artillerie jusqu’en 1815, et parvint au grade de commandant de la li>* compagnie.

il prit une part très-distinguée, sous les ordres de Muratj à plusieurs des grandes campagnes de cette époque. Quand les Bourbons revinrent à Naples, Avitabile rentra dans le même corps d’artillerie avec le même grade, assista âii siège de Gaëtë, s’y distingua par sa bravoure, et reçut deux blessures. À cette occasion il fut proposé par le général en chef pour lé grade dé capitaine et pour la décoration, mais ces récompenses né lui furent pas accordées.

Justement blessé de cette injustice, Avitabile s’embarqua pour Philadelphie" sur un bâtiment espagnol qui échoua à l’embouchure dû Rhône. Pendant la quarantaine qu’il subit a-Marseille, desaiiiis lui donnèrent lé tioriseil de se rendre à