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publia le bel ouvrage de l'Attaque et de la défense des places.

Défenseur d’Anvers en 1813 ; — ministre de l’intérieur dans les Cent-Jours, — membre du gouvernement provisoire, — proscrit en 1815, Carnot est mort à Magdebourg, le 2 août 1823, à l’âge de 70 ans.

Carnot, entré très-jeune dans l’arme du génie, passait pour un original parmi ses camarades.

Il était chevalier de Saint-Louis lors de la Révolution, qu’il embrassa chaudement. — II montra constamment une grande exaltation contre les nobles, ce qui occasionna plusieurs querelles singulières avec Robespierre qui, sur les derniers temps, en protégeait un grand nombre,

Il était travailleur sincère, sans intrigue et facile à tromper. Il n’avait aucune expérience de la guerre. Ses idées étaient fausses sur toutes les parties de l’art militaire. — II montra du courage moral. Après thermidor, lorsque la Convention mit en arrestation tous les membres du Comité de salut public, excepté lui, il voulut partager leur sort. Cette conduite fut d’autant plus noble que l’opinion publique était violemment prononcée contre le Comité, et que, effectivement, Collot-d’Herbois et Billaud-Varennes étaient des hommes affreux. — Membre du Tribunat, il vota et parla contre l’Empire ; mais sa conduite, toujours droite, ne donna point d’ombrage au gouvernement. — L’Empereur lui accorda une pension de 20,000 francs. — Tant que les choses prospérèrent, il ne dit mot, et se tint dans son cabinet ; mais après la campagne de Russie, lors du malheur de la France, il demanda du service, et fut nommé général de division le 25 février 1814 ; la ville d’Anvers lui fut confiée, et il s’y comporta bien.

Carnot fut le seul qui combattit l’abdication de Napoléon, qui, selon lui, était le coup de mort de la patrie ; il voulait qu’on se défendît jusqu’à extinction, en désespérés : il fut seul de son avis ; tout le reste opina pour l’abdication : elle fut résolue, et alors Carnot, s’appuyant la tête de ses deux mains, se mit à fondre en larmes.

Après l’abdication, Carnot fut nommé membre du gouvernement provisoire, mais il y fut joué par les intrigants dont il était entouré.

Carnot est l’homme le plus honnête qui ait figuré dans la Révolution ; il a quitté la France sans un sou.

Carnot participa à la création de l’École polytechnique, du Conservatoire des Arts-et-Métiers, du Bureau des longitudes, à l’introduction d’un système uniforme pour les poids et mesures, à l’établissement des télégraphes, enfin à la fondation de l’Institut. Nommé membre de ce corps savant en 1795, il en fut exclu après le 18 fructidor, et remplacé par le général Bonaparte ; en 1805 ; l’Institut le rappela de nouveau dans son sein, pour l’exclure de nouveau en 1814.

Pendant les Cent-Jours et au milieu des dangers de la patrie, Carnot trouva encore l’occasion de doter la France d’une des plus belles conquêtes îe Ja philanthropie moderne : l’institution de l'enseignement mutuel.

CARRA-SAINT-CYR (JEAN-FRANÇOIS, comte)

général de division, né à Lyon le 17 décembre 1756.

Entré fort jeune dans le régiment d’infanterie de Bourbonnais, il fit avec ce corps les guerres de l’indépendance de l’Amérique. Rentré en France en 1784, le crédit dont il jouissait auprès du général Aubert-Dubayet lui procura un avancement rapide.

Nommé général de brigade en l’an II, il fit partie de l’armée des côtes de Cherbourg,