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Les connaissances qu’il acquit lui méritèrent un avancement rapide pendant les guerres de la République.

Chef de bataillon du génie en l’an V, distingué par le général en chef Bonaparte, et mentionné dans ses rapports, il fut promu au grade de général d’artillerie.

En l’an VIII, chargé d’achever et de perfectionner les ouvrages que Suchet avait fait élever à la tète du pont du Var, pour défendre cet important passage contre les Autrichiens, il s’acquitta de cette mission avec autant d’intelligence que de zèle, et se fit connaître comme un des officiers les plus habiles de son arme.

L’Empereur le fit, en l’an XII, membre de la Légion-d’Honneur le 19 frimaire, commandant de l’Ordre le 25 prairial, et lui confia, en l’an XIII, la direction des travaux de Mantoue.

Nommé commandant du génie à l’armée de Naples, il mérita des éloges pour sa belle conduite pendant le siège de Gaëte, qui fut pris en février 1806, et contribua puissamment aux brillants succès qu’obtint Masséna dans le cours de cette campagne. Le l5 aoùt de la même année,Napoléon le récompensa de ses importants services en le nommant général de division.

Employé depuis, presque constamment en Italie, il passa au service de Naples, lorsque la couronne de cet État eut été placée sur la tête de Joseph. Revêtu, le 19 mai 1808, de la dignité de grand-croix de l’ordre des Deux-Siciles, il fut chargé, en 1809, du portefeuille de la guerre pendant l’absence du général Régnier.

En 1813, il accompagna en Russie les troupes napolitaines et se signala dans plusieurs rencontres avec l’ennemi.

Après la retraite, il se renferma dans Dantzig, où il commanda l’arme du génie pendant le siége. Ses lumières, son expérience et le courage qu’il déploya dans différentes sorties, furent d’un grand secours au général Rapp qui défendait la place. Ayant été fait prisonnier et conduit à Kiew, malgré les conditions stipulées dans la capitulation, il envoya, le 4 juin 1814, son adhésion aux actes du sénat.

La paix le ramena dans sa patrie, et, le 27 juin, il fut nommé chevalier de Saint-Louis ; deux jours après, on l’éleva au rang de grand officier de la Légion-d’Honneur, et il reçut, le 24 septembre de la même année, la confirmation du titre de baron, qu’il tenait de la munificence impériale. Toutes ces faveurs ne l’empêchèrent pas de prendre sa retraite lors du licenciement de l’armée en 1815. Toutefois, Louis XVIIl le nomma, le 24 août 1823, commandant de l’ordre du Mérite militaire. Quatre ans après, le 4 novembre 1827, il fut fait grand-croix du même ordre.

En 1825, il fut attaché à la commission chargée de prononcer l’admission des élèves à l’École polytechnique. Une ordonnance du 11 septembre 1835 l’appela à la Chambre des pairs, et il mourut le 11 avril 1837.

Son nom est gravé sur l’arc de triomphe de l’Étoile, côté Sud.

CANCLAUX (JEAN-BAPTISTE-CAMILLE, comte de)

général en chef et pair de France, naquit à Paris le 2 août l740. Entré au service en 1756, comme volontaire dans un régiment de cavalerie, Canclaux fit avec ce corps les guerres d’Allemagne de 1757 à 1762 qui lui valurent les grades de cornette et de capitaine, et devint successivement colonel en 1772, brigadier en 1784, et maréchal de camp en 1788. Il avait été fait chevalier de Saint-Louis en 1773.

Envoyé en Bretagne en 1791 et 1792, pour apaiser les mouvements insurrectionnels qui venaient d’y éclater, il s’y fit remarquer par sa modération et son esprit conciliateur.