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de leurs forces. A la fin de l’action, Bri-che tombe sur les Autrichiens, en tue une centaine et leur fait 150 prisonniers. Le 27, au second Combat de Bar-sûr-Aube, il chasse du village de Villars la cavalerie légère du prince de Wurtemberg, et le force à se replier sur l’infanterie.

Le 18 juin 1814., Louis XVIII le nomma inspecteur général de cavalerie dans la 14° division militaire, le chargea de 1,’organisation du régiment de cuirassiers d’Angoulême et du 9e de chasseurs à cheval, et lui donna la croix de Saint-Louis le 19 juillet suivant.

Il commandait la 2e subdivision de la 9" division militaire (Montpellier) depuis le 1b janvier 1815, lorsqu’à la nouvelle du débarquement de Napoléon de l’île d’Elbe, le ministre de la guerre lui donna l’ordre de se rendre à Nîmes, où le duc d’Angoulême avait son quartier général. Le prince le laissa dans cette ville à la tête des troupes qui s’y trouvaient : mais il tenta vainement de les conserver à la cause des Bourbons. 11 courut même les plus grands dangers dans la journée du 3 avril ; ses épaulettes et ses décorations lui furent arrachées, et il faillit être massacré par ceux qu’il avait un instant commandés. Napoléon le destitua par un décret du 16 avril.

Appelé au commandement de la 9" division militaire le 20 juillet 181b, et nommé le 3 mai 1816 commandeur de l’ordre de Saint-Louis, il fit partie du conseil de guerre chargé de juger le général Mouton-Duvernet. Il présida la même année le collège électoral du département du Gard, et reçut de Louis XVIII le titre de vicomte, sur la proposition du duc de Feltre, alors ministre de la guerre. Le roi, pour le dédommager de ses pertes dans la journée du 3 avril 181b, lui accorda une indemnité de 3,000 fr.

Compris dans le cadre de l’état-major général de l’armée,le 30 décembre 1818, il conserva le commandement de la 9°di-vision. militaire, qu’il échangea le 23 janvier 1821 pour celui de la 4e, et fut fait grand officier de la Légion d’honneur le 1" mai suivant.

Mis en disponibilité le 13 juillet 1822, réemployé le 12 février 1823, et placé à la tête de la 8e division militaire, il est mort à Marseille le 21 mai 182b.

Son nom est inscrit sur l’arc de triomphe de l’Étoile, côté Sud.

BRIQUEVILLE (ARMAND-FRANÇOIS, comte de)

colonel de cavalerie et député.

La maison de Briqueville, l’une des plus anciennes de la monarchie, figure avec éclat dans les annales de la noblesse française ; mais le plus illustre soldat de ce nom est celui qui fait l’objet de cette notice. Jamais les armées françaises ne comptèrent dans leurs rangs un plusbrave officier, ni nos assemblées législatives un plus digne représentant du pays.

Armand de Briqueville naquit en 178b, à Briqueville, petit bourg de la Manche.

Tombé au pouvoir des républicains, son père mourut en criant vive le roi/ Cependant,au moment de marcher au supplice, il dit en embrassant son fils : « Je donne ma vie aux Bourbons, mais ne les servez jamais, ce sont des ingrats. »

Briqueville entra à 17 ans à l’école de Fontainebleau, d’où il sortit avec le grade de sous-lieutenant de cavalerie. Depuis ce moment, sa vie ne fut marquée que par de brillants faits d’armes et d’héroïques actions.

Lieutenant de dragons en 1807, capitaine en 1808, chef d’escadron et officier d’ordonnance de Napoléon en 1812, lieutenant-colonel des lanciers de la garde impériale en 1813, il n’est pas un de ces grades qu’il ne gagnât à la pointe de son épée, pas un champ de bataille qu’il ne