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mettre à leur tête. Général prudent et habile, il battit quelquefois les troupes républicaines ; mais ses collègues l’accusèrent souvent d’indécision et de tiédeur.

Le 17 septembre 1793, l’armée de la basse Vendée, commandée par Charette et Bonchamp, rangée en bataille sur le bord de la grande route de Tiffauges à Chollet, faisant face à Torfou, fut attaquée par les Républicains sous les ordres de Kléber. L’attaque fut si impétueuse que le village et la hauteur furent évacués presque aussitôt par les Vendéens et occupés par Kléber ; mais la retraite de l’ennemi ne fut point une fuite ; il se rangea derrière les haies et les fossés. L’affaire s’engagea de nouveau, et Kléber ayant l’avantage de la position, chargea les Vendéens à la baïonnette et les débusqua ; mais les fuyards, au lieu de se jeter en arrière, filèrent par la gauche des Républicains pour les prendre en flanc et les tourner. Cette manœuvre nécessita la retraite de Kléber après cinq heures d’un combat sanglant où les deux partis montrèrent un égal courage et un grand acharnement. Les soldats qui composaient la colonne mayençaise se faisaient hacher plutôt que de rendre les armes. Cette colonne dut surtout son salut à la résolution héroïque de Chevardin, chef de bataillon des chasseurs de Saône-et-Loire. Kléber, déjà grièvement blessé et se sentant de plus en plus pressé par les Vendéens, arriva au pont de Boussay, y fit placer deux pièces de canon et dit à Chevardin : « Tu vas rester ici et défendre ce passage. Tu seras tué, mais tu sauveras tes camarades. — Oui, Général, » répondit avec une généreuse vivacité Chevardin, et il combattit et mourut au poste qui lui était assigné ; mais le passage ne fut point forcé.

Après cet échec, le général en chef Canclaux ordonna au général Beysser de se porter sur Boussay. Charette et Bonchamp résolurent de l’attaquer. Ils se joignirent à Montaigu, et là, à la suite d’un combat où le général républicain, atteint d’un biscaïen, passa pour mort pendant quelques moments, sa colonne fut mise dans un désordre complet et s’enfuit, vivement poursuivie jusqu’à Aiglefeuille.

De Montaigu, Charette marcha sur Saint-Fulgent, où il battit de nouveau les Républicains, leur prit 22 canons, leurs bagages et de nombreuses munitions. Le lendemain, 22, Bonchamp et d’Elbée assaillirent près de Clisson le général Canclaux. Déjà Bonchamp s’était emparé des chariots, des ambulances et d’une partie de l’artillerie républicaine ; mais Charette ne vint pas au rendez-vous, et les Vendéens furent vaincus à leur tour. Le 30 septembre, Kléber, placé sous les ordres de Canclaux, rencontra, à deux lieues de Montaigu, les avant-postes de Bonchamp et de d’Elbée. Ces généraux étaient campés de ce côté avec 40 mille hommes et une nombreuse artillerie. Kléber donnale signal de l’attaque. « Nous n’avons pas de canons, dirent quelques officiers. » — Eh bien ! répondit le général, reprenons ici ceux que nous avons perdus à Torfou. » Après une lutte acharnée de deux heures, les Vendéens, troublés par l’impétuosité d’une charge à la baïonnette, se rompirent et furent mis en déroute.

Aux combats de Saint-Christophe (17 novembre) et de la Tremblaie, les Vendéens, commandés par Bonchamp, d’Elbée, Lescure et Larochejaquelein, furent encore battus après une lutte sanglante. Lescure fut mortellement blessé.

A la bataille de Chollet qui eut lieu le 17, vingt-quatre mille Républicains combattirent contre quarante mille Vendéens découragés, très mal armés et encore plus mal disciplinés. Il y eut