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fût au combat du 19 août 1813, entré Hainau et Buritzlau qu’Albert se couvrit de gloire. Attaqué par le général russe Sakèn qui commandait 30,000 hommes dont 5,000 cavaliers, Albert qui n’avait que 5,800 fantassins et 800 chevaux, résista pendant sept heures, ne battit en retraite que l’espace d’une lieue, et sans laisser entamer sa division.

Dans la campagne de 1814, Albert se distingua à Châlons, à la Ferté-sous-Joûarre. Sous là Restauration, on le vit aide-de-camp du duc d’Orléans (Louis-Philippe).

Au retour de Napoléon de Vile d’Elbe, il accompagna le duc jusqu’à Lille et.re-prit la route de Paris, après que le prince eut çemis le commandement en chef au maréchal Mortier.

Le 14 avril 1815, il commanda la 16" division d’infanterie (8e corps d’observation de l’armée du Rhin), et le 11 septembre, il reprit ses fonctions d’aide-de-camp auprès du duc d’Orléans. Compris, le 30 octobre 1818, dans le cadre d’organisation de l’état-major de l’armée, il est mort à Offenbach (Bavière) le 7 septembre 1822.

Son nom figure sur le côté EST de l’arc de triomphe de l’Étoile.

ALLEMAND (ZACHARIE-JACQUES-THEODORE, comte)

Né à Port-Louis le 1er mai 1762, fils d’un lieutenant de vaisseau, vice-amiral. Matelot, pilote, officier auxiliaire, sous-lieutenant de vaisseau, lieutenant, capitaine de haut bord, chef de division, contre-amiral, vice-amiral, tels sont les échelons de sa fortune. Entré au service à l’âge de 12 ans, il se distingua sous le bailli de Suffren. Chargé en 1793 du commandement de la frégate la Carmagnole, de 44 canons, il s’empara de la frégate anglaise la Tamise, de 32, prit bon nombre de bâtiments et, pendant son commandement dans la Manche, approvisionna les ports par ses prises. En 1794, il commanda le Duquesne de 74 ; puis, devenu chef de division, il commanda une partie de l’escadre du contre-amiral Richeri, destinée à détruire les établissements formés par les Anglais sur la côte du Labrador et s’empara du convoi de Québec. Dans l’espace de dix-huit mois environ, il ramena dans les ports de France 80.000.000fr. de prises et 1.800 prisonniers, parmi lesquels, le gouverneur général du Canada, toute sa famille et beaucoup d’officiers de marque. En 1801, il fut envoyé par l’amiral Bruix contre Toussaint-Louverture, et l’obligea à lui abandonner les lieux qu’il occupait. En 1803 il se distingua à la Dominique. En 1805, commandant à Rochefort, il fit une campagne sur l’Océan, s’empara du vaisseau de ligne le Calcutta, et prit ou détruisit environ cent bâtiments. Cette glorieuse campagne lui valut le grade de contre-amiral le 1er janvier 1806.

En 1808, il commanda l’armée navale de Toulon. Nommé, en 1809, commandant des escadres de Brest et de Rochefort, réunies dans la rade d’Aix, où il restait par ordre, il ne put empêcher que, par suite de mauvaises dispositions prises par plusieurs des officiers sous ses ordres, quatre vaisseaux de l’escadre ne fussent détruits par l’explosion de la machine infernale des Anglais, dirigée par le capitaine Cochrane ; ce malheur ne fit aucun tort à sa réputation. Le gouvernement approuva hautement sa conduite.

Le 9 mars 1809, il fut nommé vice-amiral et commandant en chef de l’escadre de Toulon qu’il quitta en 1811 pour armer et réunir à l’escadre de Brest celle de Lorient. Dans une nouvelle campagne sur l’Océan, il fit pour 20 millions de prises, dont il coula ou brûla les bâtiments et rentra au port ayant à sa poursuite