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était permis de croire que les signataires de la Sainte-Alliance, ayant maintenant des intérêts différents à soutenir, n’étant plus si étroitement unis entre eux, qu’il lui serait probablement facile de déterminer l’Autriche à se séparer de la coalition. Entraîné par ces diverses considérations, il forma le projet hardi de rentrer en France. Par ses ordres, on achète des munitions de guerre à Naples, des armes à Alger, des vaisseaux de transport à Gênes, et le 26 février 4815, à huit heures du soir, il s’embarqua avec 1.100 hommes, dont 600 de sa garde, 200 chasseurs corses, 200 hommes d’infanterie et 100 chevau-légers polonais.



4. Les ducs de Vicence, d’Elchingen, de Tarente.
5. Cet article a été violé.
6. Cet article a été violé. L’impératrice n’a possédé que le duché de Parme.
7. Cet article a été également violé. Non seulement les Bonaparte n’ont rien reçu, mais on leur a confisqué leurs biens de France et d’Italie.
8. Mémoires de Napoléon, etc., par madame la veuve du général Durand ; Paris, 1828, p. 254 et 255.
9. Ce congrès était composé de deux Corses, deux Génois, quatre Piémontais, deux Italiens du royaume d’Italie, et quatre des États romains et des Deux-Siciles.
10. La mésintelligence entre les deux cours était patente ; elle se manifestait jusque dans les plus petites choses. L’Almanach royal de Paris offrait, au tableau des souverains étrangers, à l’article Naples, un renvoi a celui de Sicile ; tandis que le roi Joachim, usant de représailles ou de réciprocité, faisait imprimer à l’article France, voyez île d’Elbe.

XII. Retour en France. — Mont Saint-Jean. — Seconde abdication.

Généralement on croyait, sur la flottille, que l’Italie était le but de l’expédition ; mais après une heure de navigation, s’adressant aux grenadiers : « Nous allons en France, leur dit-il, nous allons à Paris. » Le cri de Vive la France ! vive Napoléon ! se fit entendre avec une force inexprimable. Pendant la traversée, le brick que montait Napoléon fut accosté par le Zéphir, vaisseau de guerre français qui lui demanda des nouvelles de l’Empereur ; Napoléon lui-même répondit avec le porte-voix qu’il se portait bien. Le 28, la journée fut employée à copier des proclamations ; enfin le 1er mars, à cinq heures du matin, Napoléon et sa troupe mirent pied sur le territoire français, dans le golfe Juan : son bivouac fut établi dans une plantation d’oliviers : Beau présage, dit-il ; puisse-t-il se réaliser.

À onze heures du soir, la petite armée se mit en marche. Les Polonais, a pied, portaient sur leur dos l’équipement des chevaux qu’ils n’avaient pas. Napoléon coucha le 4 à Digne, le 5 à Gap ; ce fut dans cette dernière ville qu’il fit imprimer les proclamations qu’il avait dictées à bord, le 28 février. Voici le texte du premier de ces actes :

« Français !

« La défection du duc de Castiglione livra Lyon sans défense à nos ennemis ; l’armée dont je lui avais confié le commandement était, par le nombre de ses bataillons, la bravoure et le patriotisme des troupes qui la composaient, à même de battre le corps d’armée autrichien qui lui était opposé, et d’arriver sur les derrières du flanc gauche de l’armée ennemie qui menaçait Paris.

« Les victoires, de Champ-Aubert, de Montmirail, de Château-Thierry, de Vauchamp, de Mormans, de Montereau, de Craonne, de Reims, d’Arcis-sur-Aube et de Saint-Dizier, l’insurrection des braves paysans de la Lorraine, de la Champagne, de la Franche-Comté et de la Bourgogne, et la position que j’avais prise sur les derrières de l’armée ennemie en la séparant de ses magasins, de ses parcs de réserve, de ses convois et de tous ses équipages, l’avaient placée dans une situation désespérée. Les Français ne furent jamais sur le point d’être plus puissants, et l’élite de l’armée ennemie était perdue sans ressource ; elle eût trouvé son tombeau dans ces vastes contrées qu’elle avait si impitoyablement saccagées, lorsque la trahison du duc de Raguse livra la capitale et désorganisa l’armée. La conduite inattendue de ces deux généraux qui trahirent à la fois leur patrie, leur prince et leur bienfaiteur, changea le destin de la guerre. La situation désastreuse de l’ennemi était telle qu’à la fin de l’affaire qui eut lieu devant Paris, il était sans munitions, par la séparation de ses parcs de réserve.