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Abd-el-Kader renvoya ses deux officiers et le lieutenant Bou-Krauïa avec une lettre dans laquelle il demandait l’aman, à condition qu’il serait conduit à Alexandrie ou à Saint-Jean-d’Acre. M. de Lamoricière y consentit par écrit. Le 24 décembre, Abd-el-Kader fut reçu par les généraux Lamoricière et Cavaignac et le colonel Montauban, au marabout de Sidi-Brahim, théâtre de ses triomphes. On l’amena ensuite à Nemours (Dgemma-Ghazouat) devant M. le duc d’Aumale qui l’y attendait. Le prince ratifia la parole donnée par le général Lamoricière, en exprimant l’espoir que le roi lui donnerait sa sanction. Le gouverneur général annonça à L’émir qu ; il le ferait embarquer le lendemain pour Oran, avec sa famille ; il s’y soumit sans émotion et sans répugnance. Avant de quitter le prince, Abd-el-Kader lui envoya un cheval de soumission, pour consacrer son vasselage et sa reddition.

On rapporte que, lorsqu’Abd-el-Kader remit ses armes au duc d’Aumale, le prince prit le pistolet en disant : « Ceci est pour le roi ! » puis il donna le sabre à M, de Lamoricière : « Ce sabre est pour vous, général, vous l’avez bien gagné. »

L’émir demanda avec instance la faveur de quitter Oran.le plus tôt possible. On lui offrit de partir immédiatement sur la frégate à vapeur l’Asmodée, ce qu’il accepta. L’Asmodée mit à la voile emportant l’émir et sa suite, composée de 61 hommes, de 21 femmes et de 15 enfants des deux sexes, en tout 97 personnes. On y remarquait sa vieille mère, deux de ses beaux-frères, ses trois femmes et ses deux fils, dont le plus jeune avait huit ans. Parmi les femmes se trouvait une jeune française nommée Juliette, née à Arles, qui avait été faite prisonnière avec sa mère. La traversée fut mauvaise et les captifs arabes furent très fatigués. Arrivé à Toulon, Abd-el-Kader fut déposé au Lazaret, puis transféré au fort Lamalgue, et enfin au château d’Amboise.

ABOVILLE (AUGUSTIN-GABRIEL, comte d')

né le 20 mars 1773, à La Fère (Aisne). Sous-lieutenant à la suite, le 22 mai 1789, dans le 7e régiment d’artillerie à pied, il entra le 1er septembre suivant, en qualité d’élève, à l’école d’artillerie, en sortit le 6 février 1792, en qualité de lieutenant et devint capitaine le 1er novembre même année. Il se trouva à la bataille de Courtrai, aux combats devant Trêves ; au passage de la Sarre, et se signala de 1793 à l’an III, au passage du Rhin, à Steisliegen et à Stockach. Sa brillante conduite aux armées du Nord, de la Moselle et de Sambre-et-Meuse, lui-valut en l’an VIII le grade de chef de bataillon et la sous-direction d’artillerie de Mayence. Après avoir commandé l’artillerie de la division Oudinot, au passage du mont Saint-Bernard et s’être fait remarquer au passage du Mincio, etc., "il vint remplir à Paris les fonctions de sous-directeur et de membre du Comité central d’artillerie. Au commencement de l’an IX, il fut envoyé à Flessingue pour mettre cette île et la Zélande en état de défense.

Major du 2e régiment d’artillerie à pied, le 3 prairial, il devint membre de la Légion d’honneur le 4 germinal an XII, colonel directeur d’artillerie à Turin, officier de la Légion d’honneur ; colonel du 1er régiment d’artillerie à pied en l’an XIII, il resta attaché au 2e corps de la grande armée jusqu’en 1807.

Envoyé à l’armée de Portugal, il y fit preuve d’une grande valeur au passage du Tage, à la prise d’Evora et à la ba taille de Vimeiro.

Rentré en France en 1808, après la capitulation de Cintra, il ne tarda pas à