n’avait pas eu d’enfants et son mari se laissait peut-être trop absorber par l’exercice des charges dont il était investi. Il fallait un aliment à l’activité de son esprit ; il fallait aussi augmenter ses revenus afin de pouvoir briller davantage : elle se fit industrielle. Elle établit à Vevey une manufacture de bas de soie[1] qu’elle voulut bientôt agrandir en y ajoutant la fabrication des bas de laine. Un Français, Elie Lafond, fils d’un pasteur réfugié en Suisse, fut son premier associé ; en 1725, il fut remplacé par le sieur Saint-André. La manufacture, à laquelle M. de Warens affirme qu’il n’avait point de part, marcha assez mal ; et, par surcroît de malheur, elle fut, à la fin de juin 1726, envahie par le débordement d’une rivière.
En 1725, madame de Warens était allée à Aix, dit son mari[2], pour quelques douleurs. Elle fit un tour à Chambéry, passa quelques jours à Genève… Elle ne put s’empêcher de témoigner combien elle était charmée de la Savoie et dégoûtée de notre pays… Ce fut dans ce voyage qu’on commença de