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gant, animé, avec, parfois, un certain étalage de sa science canonique. Des aliments simples, une robe neuve chaque année lui suffisaient ; jamais il n’a recherché les richesses ou les dignités. Si donc, il a détesté les étrangers, si jamais sa causticité n’a pour eux de traits trop acérés ; si, souvent, il s’indigne avec violence contre la curie romaine et son avidité, c’est non par envie de biens qu’il ne désire pas, mais c’est parce qu’il rougit de la faiblesse de ce roi qui causait familièrement avec lui, et parce qu’il gémit de ses exactions toujours plus lourdes et toujours renaissantes.

On a reproché à Mathieu Paris sa crédulité excessive ; le reproche est mérité, mais aucun auteur de ces temps n’y échappe. Sa véracité n’est pas douteuse, et, le plus souvent, il apporte une preuve à l’appui de ce qu’il raconte. Jamais, dans ses reproductions d’une bulle ou d’une lettre, l’on ne trouve d’erreurs ; ses analyses de documents sont exactes également. Aussi, dans tous les pays, les auteurs qui ont le plus blâmé sa violence contre Rome, Muratori par exemple, le suivent-ils servilement. Ils ont eu raison, car les grands recueils dus à l’érudition moderne ont démontré de plus en plus la sureté des informations de l’analyste anglais. C’est dans ces recueils, Guichenon, Rymer, l’Histoire de Pierre II et son volume de Probationes, les Lettres de Rois, Reines, les Rôles Gascons, les Registres d’Innocent IV, les Mémoires des Sociétés d’histoire, savoisiennes et suisses, et dans une foule d’autres ouvrages ou brochures, que nous avons puisé ou contrôlé les éléments de notre travail. Il peut s’y rencontrer