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mentant, sans me connaître personnellement. L’un d’eux m’annonça même que ma prose occuperait une place d’honneur dans le Bulletin des travaux de l’Académie, et un autre ajouta, bien témérairement me parut-il : « À la première vacance qui se produira parmi les associés étrangers vous serez des nôtres ! » Sa prédiction me porta bonheur et se réalisa. Il ne me reste donc rien à souhaiter, puisque le plus envié des titres scientifiques français m’a été départi.

Tel est du moins le langage que je tiendrais si la perspective d’obtenir des distinctions humaines avait jamais fait battre mon cœur, mais comme la corde de l’ambition à cet égard n’a jamais vibré en moi, je me désavouerais véritablement en me déclarant parvenu au comble de mes vœux par la grande faveur dont me gratifia l’Institut de France. Sans doute je l’ai reçue avec une vive gratitude, ainsi que les nombreux témoignages d’estime qui m’ont été donnés en plusieurs pays, tels que les présidences effectives ou ho-