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Institut de France.


Chez nos voisins de France, il est bien rare qu’un travailleur intellectuel se considère comme un homme arrivé, tant que l’Institut de son pays ne l’a pas accueilli dans ses rangs, mais cette ambition légitime ne franchit guère la frontière du territoire national, car les étrangers ne figurent dans cet illustre corps qu’en petit nombre. Toujours est-il que je n’avais jamais entrevu le moins du monde l’espoir d’y pénétrer, lorsqu’un parisien de mes amis, en visite chez moi, après m’avoir questionné sur mes divers travaux, me témoigna une surprise extrême que l’Institut qui siège à Paris n’eût pas encore songé à m’attirer à lui, estimant que j’avais plus de titres qu’il n’en fallait pour justifier ma candidature à l’Académie des sciences morales et politiques. J’étais convaincu qu’il se faisait d’étranges illusions à mon égard, mais mon rôle n’était pas de le détromper, et quand je vis qu’il