Page:Moynier - Mes heures de travail, 1907.djvu/69

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 67 —

Une correspondance très serrée s’en suivit et aboutit à la réunion à Gand, au mois de septembre 1873, de onze spécialistes, moi compris (tout indigne que je fusse d’y figurer), appartenant à neuf nationalités différentes, qui rédigèrent les statuts d’une association nouvelle, à laquelle ils donnèrent le nom d’Institut de droit international. Ils prirent de grandes précautions pour qu’elle ne se recrutât que parmi les sommités juridiques, et lui prescrivirent de se réunir, chaque année, si elle le pouvait, dans des localités différentes, pour essayer de faire cesser les désaccords scientifiques qui existaient entre ses membres et, par suite, un certain nombre des prétextes de guerre qui pouvaient surgir entre les nations.

Depuis 34 ans, l’Institut se conforme fidèlement à ces prescriptions et j’ai assisté à ses vingt premières sessions[1]. Les nom-

  1. Je me souviens en particulier d’avoir été choisi, dans celle de Heidelberg, pour avoir l’honneur de lire un de mes travaux devant S. A. R. le Gd. Duc de Bade, un jour où il assistait à notre séance. Je lui fis entendre un mémoire sur le droit qui, selon moi, devrait être appliqué aux chemins de fer en temps de guerre.